Aude Bouquine

Quand les flocons recouvrent doucement le paysage et que les nuits s’allongent, il n’y a rien de mieux qu’un bon roman noir pour contraster avec un Noël blanc. 

Dans cet article, découvrez mes coups de cœur en romans noirs, personnages torturés, ambiances envoûtantes, récits captivants sauront faire frissonner vos soirées d’hiver tout en vous offrant une immersion dans des mondes aussi sombres que fascinants. Préparez-vous à plonger dans des récits où la noirceur humaine côtoie parfois la rédemption, le tout sous une plume magistrale.

Romans noirs pour Noël blanc, histoires sombres au coeur d’un hiver scintillant, ces textes offrent un miroir brut des émotions et des instincts, des lieux marqués par la désolation, des atmosphères sombres et parfois oppressantes, contrastées avec des moments de poésie brute.

Offrez des livres pour Noël et privilégiez vos libraires ! 

« Duchess » est une hors-la-loi, de ces héroïnes qui nous hantent et s’immiscent dans nos vies par la grande porte : celle du roman noir, dans ce qu’il a de plus sombre et de plus lumineux. Une « Calamity-Jane » au caractère bien trempé, aux convictions fortes, qui a un sens aigu de la justice et met son existence entière au service de son petit frère. 

Tirer les mauvaises cartes à la naissance, survivre aux drames et aux désillusions n’empêche pas Duchess Day Radley de combattre les injustices. À chaque chute, elle se relève, à chaque meurtrissure de son âme, elle trouve la force de repartir. 

« Duchess » est un roman d’une densité folle, peuplé de personnages sublimes, de territoires conquis et à conquérir. Énorme coup de coeur pour un récit ambitieux, riche en émotions, raconté de main de maître par Chris Whitaker.

La chronique d’Yvan, blog EmOtionS

 

Connaître ses racines pour grandir, passer de l’innocence de l’enfance à la condition de femme. 

Entourée d’un père rêveur, profondément optimiste, mais réaliste qui donne des armes pour lutter contre le monde patriarcal blanc, et d’une mère marquée au fer rouge par la violence de son passé, « la petite Indienne » devient la détentrice des mythes et légendes cherokees et d’un vécu familial qu’elle transmet par l’écriture. 

Tiffany McDaniel signe ici un roman remarquable, poétique et envoûtant.

Chronique de : BETTY, Tiffany McDaniel – Gallmeister

« My Absolute Darling » est un livre dérangeant, une lecture pas toujours facile et douloureuse par de nombreux aspects, un concentré de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus abominable, de plus pervers et de plus écœurant. 

Le style de Gabriel Tallent est sublime, le choix des mots toujours pertinent et il fait montre d’une incroyable poésie dans certains passages. Cependant, il faut avoir le coeur bien accroché et ne pas mettre ce livre entre toutes les mains.

Vous n’êtes pas prêts d’oublier Turtle…

Chronique de : MY ABSOLUTE DARLING, Gabriel Tallent

« Cinquante pour cent de ma nature me vient de lui, et cent pour cent de mon éducation. »

Peut-on échapper à son éducation et construire son existence sur un héritage émotionnel aporétique plus fort que la vengeance ? 

« Mon Territoire » est un livre bouleversant qui joue avec nos émotions, naviguant sans cesse entre la violence d’un père cherchant à endurcir sa fille, et le souvenir d’une mère protégeant femmes et enfants contre la violence des hommes. 

La parfaite maîtrise du schéma narratif utilisé par Tess Sharpe en fait un récit puissant et empathique. 

Chronique de : MON TERRITOIRE, Tess Sharpe

« Malgré toute ma rage » est un roman polyphonique, écrit par couche qui décortique les relations de pouvoir et de domination dans les rapports hommes/femmes, mais aussi dans le monde professionnel et social. Le monde de l’édition y est étrillé, mais de façon plus générale, c’est surtout l’association avec un milieu familial aisé qui permet une belle mise en perspective. Les personnages, fort bien brossés, permettent une immersion profonde et immédiate dans le récit et déclenchent des émotions de toute sorte, comme sait si bien le faire l’écrivain. 

La plume percutante de Jérémy Fel, son sens du rythme et de la musique permet de décrypter avec maestria de belles thématiques de société. Certes, l’écriture est tranchante, car Fel dit ce qu’il pense et ne cherche jamais à contourner la probité qu’il s’est fixée. 

D’aucuns trouveront « Malgré toute ma rage » violent. Or, Jérémy Fel ne fait que mettre la violence de la société et surtout celle du cœur des hommes en lumière. 

Ce quatrième roman confirme le talent de l’écrivain dans des thématiques qui lui sont chères, et une vraie capacité à émouvoir autant qu’à parfois révulser. 

Il fait partie des écrivains actuels les plus doués, et devient assurément incontournable. 

Chronique de : MALGRÉ TOUTE MA RAGE, Jérémy Fel

Avec « Reflex », Maud Mayeras signe un roman oppressant et bouleversant, où l’âme humaine dévoile ses recoins les plus sombres. Entre cicatrices invisibles et souvenirs morbides, chaque cliché d’Iris devient un miroir de sa propre souffrance. 

Parviendrez-vous à vous échapper de cette descente aux enfers ? 

Chronique de : Reflex, Maud Mayeras.

« J’acceptais comme une évidence qu’un garçon valait plus qu’une fille et qu’il y avait des domaines auxquels je n’avais pas accès. C’était normal, c’était comme ça, c’était probablement génétique. Et puis, c’est vrai que j’imaginais mal Marie Curie avec un AK-47 entre les mains. »

Venez découvrir le roman bouleversant d’Adeline Dieudonné

Chronique de : LA VRAIE VIE, Adeline Dieudonné – L’Iconoclaste

« Les Monstres » du terrier vous attendent… « Il emploie rarement le mot monstres. Peut-être pour ne pas nous heurter. Mais cela ne nous heurte pas, nous le savons : nous grandissons en monstres. Nous apprenons en monstres. Nous nous nourrissons en monstres. C’est ce que nous sommes. » L’écriture rigoureuse, emphatique, telle un brasier rougeoyant d’émotions de Maud Mayeras saura vous subjuguer… vous broyer le cœur aussi. Soyez les bienvenus au pays des contes où l’abomination illumine des personnages inoubliables. 

Chronique de : LES MONSTRES, Maud Mayeras

Dans « Et toujours les forêts », Sandrine Collette explore un monde devenu poussière et le destin d’un homme, seul phare dans cette nuit. 

Un récit dystopique noir d’où jaillit la lumière. Bouleversant …

Chronique de : ET TOUJOURS LES FORÊTS, Sandrine Collette

Dans « La disparition d’Hervé Snout », Olivier Bordaçarre nous entraîne dans un tourbillon d’horreurs familiales et professionnelles, de délires existentiels, où la viande est autant un ingrédient de cuisine qu’une métaphore dans les rapports humains. 

Grâce à une écriture savoureuse et corrosive, l’auteur nous convie à un banquet littéraire où l’humour noir côtoie les tréfonds de l’âme humaine. 

Une expérience littéraire à la fois succulente et dérangeante, où chaque bouchée nous rapproche un peu plus de la vérité dissimulée au cœur de cette famille. 

De nombreuses thématiques d’actualité y sont abordées qui viennent questionner notre humanité et chatouiller notre sensibilité. 

Chronique de : La disparition d’Hervé Snout, Olivier Bordaçarre

« On était des loups » questionne l’instinct paternel là où la nature règne en maître, et l’homme seulement un « invité » toléré. 

« Il y a des jours où je sens avec une force infinie que c’est le môme qui a fait de moi un homme je veux dire avec de l’humanité et pas seulement une machine vivante. »

L’écriture de Sandrine Collette, âpre, brute, proche du langage oral, se savoure parce que, dans chaque phrase se niche une émotion. 

« On était des loups » est une expérience de lecture exceptionnelle, tant sur la forme que sur le fond. 

Chronique de : ON ÉTAIT DES LOUPS, Sandrine Collette

« Un beau jour » ou peut-être une nuit, défie le temps vers les silhouettes fantômes de la montagne…

Agnès Laurent tisse un roman noir rural exaltant, explorant les dynamiques familiales, les relations épineuses entre frères et sœurs, et les conséquences d’une disparition énigmatique. À travers des voix narratives multiples, elle dépeint les blessures invisibles qui persistent, questionnant la construction de soi face à l’absence. Le récit évolue sur cinquante ans, incorporant les voix du changement climatique et de la génération suivante, révélant comment les ombres du passé continuent d’influencer les vies.

« Un Beau Jour » est une déflagration émotionnelle où la montagne, gardienne de secrets, devient le théâtre d’un mystère à résoudre. En explorant la complexité des liens familiaux, elle souligne combien l’amour ne suffit pas toujours à apaiser les douleurs du passé. 

Ce roman bouleversant révèle comment les disparus, même après des décennies, demeurent présents, leur impact persistant dans l’ombre de ceux qui les ont aimés.

Chronique de : Un beau jour, Agnès Laurent

« Je connais bien son profil buté, ses yeux qui se froncent, l’éclat de ses pupilles. C’est ce que j’aime en elle, son entièreté, sa façon d’ouvrir des brèches. Si cela ne se fait pas par la douceur, cela passera en force. Oser, murmure-t-elle, et elle se tourne vers moi. Je ne dis rien bien sûr. Je le sais, ce sont les femmes qui se révoltent. » 

« Madelaine avant l’aube », c’est la Liberté guidant le peuple. 

Chronique de : Madelaine avant l’aube, Sandrine Collette.

« Ils avancent sous un pauvre croissant de lune : le prêtre connaît par cœur Le Fond du Puits, le garçon voit les choses cachées. Il n’a pas besoin de lumière, elle l’empêcherait de faire son travail. » 

La vie est un manège à sensations qui emporte les destinées… Un concentré d’émotions pour ce livre de Marion Brunet.

Attention coup de coeur !

Chronique de : L’ETE CIRCULAIRE, Marion Brunet

Coup de cœur absolu pour « Les larmes noires sur la terre » de Sandrine Collette.

Un roman intelligent, sensible, sombre et lumineux à la fois dont le style littéraire pulvérise tout sur son passage. 

Six portraits de femmes inoubliables.

Chronique de : LES LARMES NOIRES SUR LA TERRE, Sandrine Collette

Buveurs de vent, un titre singulier pour un roman où l’atmosphère suffocante joue avec des personnages lumineux. 

L’écriture de Franck Bouysse, précise, musicale et visuelle, cette force des mots ouvre les portes d’un monde romanesque où les émotions bien vivantes dansent sous un pont.

Chronique de : BUVEURS DE VENT, Franck Bouysse

« Délicieuse » est certainement le roman qui m’aura le plus marquée en 2018. 

Les émotions, les pensées, les sensations d’une femme quittée qui les livre au monde pour s’en délivrer…

Ne passez pas à côté de ce bijou !

Chronique de : DELICIEUSE, Marie Neuser – Fleuve Noir

« Les survivants » raconte le retour de trois frères sur les lieux des étés de leur enfance pour rendre un dernier hommage à leur mère.

Alternant chapitres au présent et chapitres relatifs aux souvenirs, Alex Schulman explore les secrets de famille en accroissant progressivement la tension, jusqu’à cette épouvantable révélation finale. Le titre prend alors tout son sens…

« C’est comme si une part de moi-même me disait que j’étais rentré à la maison. Et une autre part me crie de m’en aller. »

Chronique de : LES SURVIVANTS, Alex Schulman

« Les gentils » de Michaël Mention raconte l’histoire d’un père qui perd sa fille. 

Pur roman noir au phrasé singulier qui se calque sur une rythmique « à la Mention », il aborde le deuil, l’enlisement émotionnel et la vendetta.

Écrire comme un exutoire, écrire pour générer des émotions. 

« Les gentils » est un texte qui sonne et résonne. 

Quand Michael rencontre Mention…

Chronique de : LES GENTILS, Michaël Mention

« Le silence des repentis » de Kimi Cunningham Grant explore l’amour. Infini. Profond. Viscéral. D’un père pour sa fille. 

Lui c’est Cooper, elle c’est Finch, ils vivent cachés dans une cabane, au cœur de la forêt.

Progressivement, la tension monte… Dans ce huis clos à ciel ouvert, l’absence de ravitaillement annuel bouleverse les habitudes et fait prendre des risques….

Un roman d’une grande finesse, pudique dans les relations humaines, délicat dans la transmission des émotions. 

Ne vous privez pas !

Chronique de : LE SILENCE DES REPENTIS, Kimi Cunningham Grant

Simon Hiltunen vous met les tripes à l’air et les nerfs à vif. Ce livre m’a laissée KO debout !

J’ai pris mon enfance en plein visage et le poids des conséquences de la violence subie, dans la vie d’adulte.

Si vous avez envie de savoir pourquoi, lisez le bouquin et parlez-en : c’est plus que largement mérité !!!

Chronique de : SI VULNERABLE, Simo Hiltunen

Cataclysme dans ma vie de lectrice et découverte d’un immense auteur :

« Seul le silence », une écriture qui allie la justesse, la finesse, la toute-puissance des émotions, le visuel et la musique. 

Artiste complet, avec un grand A !

Chronique de : SEUL LE SILENCE, R.J. Ellory

« Papillon de nuit » est le récit d’un homme face à lui-même. Au gré de ses souvenirs, des fracas de l’histoire américaine des années 60, R.J. Ellory pose sur le monde son regard bienveillant. Un roman d’une bouleversante humanité qui laisse entrevoir l’homme derrière la plume. 

Je suis subjuguée …

Chronique de : PAPILLON DE NUIT, R.J. Ellory

Dans les brumes éthérées des Cairngorms, les battements du cœur de la terre se confondent aux palpitations des âmes tourmentées. « Je pleure encore la beauté du monde » de Charlotte McConaghy tisse une toile où se mêlent la réintroduction des loups et la douleur des âmes. Au cœur de cette symphonie naturelle, Inti et Aggie, deux sœurs unies par un lien indéfectible, cherchent la guérison dans la nature. Dans les méandres du réensauvagement, le roman explore les profondeurs de l’âme humaine, confrontant la cruauté du monde à l’éclat salvateur de la compassion. Un roman envoûtant où se dessine le portrait d’une humanité en quête de réconciliation avec son écosystème, où l’amour et la compassion éclairent le chemin vers une forme de délivrance. Une lecture bouleversante et inoubliable.

Chronique de : Je pleure encore la beauté du monde, Charlotte McConaghy

« Le sang des innocents » est le troisième roman de S.A. Cosby paru aux éditions Sonatine. Au-delà d’une enquête absolument sordide et ignoble, l’auteur dresse un portrait réaliste de l’Amérique communautaire et aborde avec finesse et lucidité deux thématiques phares : la religion et les armes à feu. Un excellent cru que ce sang des innocents qui place S.A. Cosby dans les auteurs incontournables de sa génération ! À lire absolument !

Le sang des innocents – S.A. Cosby

Voici une invitation à plonger dans les méandres envoûtants « Du côté sauvage », le dernier roman de Tiffany McDaniel, où chaque mot est un fil délicat dans une tapisserie de poésie noire, un récit où beauté et cruauté du monde dansent une valse funèbre. À travers les destins des sœurs Arc et Daffy, la lumière et l’obscurité s’entremêlent en une symphonie troublante d’émotions. Préparez-vous à être bouleversé et ensorcelé par ce texte d’une élégance rare où la magie et la réalité s’entrelacent sans cesse.

Chronique de : Du côté sauvage, Tiffany McDaniel

« Les derniers jours des fauves » raconte une lutte de pouvoir intestine pour accéder au trône, après l’annonce d’une Présidente en fonction qui ne souhaite pas se représenter. Ambitions démesurées, coups bas, petits arrangements entre amis : les arcanes du monde politique décortiqués ici bâtissent une pièce de théâtre électrisante, non sans analogie avec notre scène politique.

La plume de Jérôme Leroy, incisive, impertinente, cynique, donne à ce roman une saveur jouissive. Magistral et tout à fait éblouissant !

Chronique de : LES DERNIERS JOURS DES FAUVES, Jérôme Leroy

« Le démon de la colline aux loups » c’est la voix de l’innocence qui narre l’horreur absolue. Une plume incandescente se confronte à la noirceur la plus abyssale pour livrer un texte d’une remarquable portée et d’une incroyable justesse. Dimitri Rouchon-Borie signe ici une merveille de la littérature contemporaine. Premier roman et chronique d’un immense coup de cœur.

Chronique de : LE DÉMON DE LA COLLINE AUX LOUPS, Dimitri Rouchon-Borie

Dans le cadre de « faisons hurler la culture », Maud Mayeras recommandait de lire « ses claques ». 

« Le puits » de Iván Repila fait partie de ces contes terrifiants impossibles à oublier…

Chronique de : LE PUITS, Iván Repila

Sophie Loubière excelle dans les romans d’atmosphère. Elle apporte autant de soin à ses personnages, décrits ici avec beaucoup de psychologie et une grande finesse. « De cendres et de larmes » est l’histoire d’une maison singulière et de cinq êtres qui l’occupent. Mais s’ils y vivent, elle les habite… J’ai follement aimé ce roman.

Chronique de : DE CENDRES ET DE LARMES, Sophie Loubière