« L’heure des femmes » est un hommage d’une petite-fille à sa grand-mère. C’est beau les hommages, surtout lorsque l’on sent autant d’admiration, de fierté et d’amour . Adèle Bréau aurait sans doute pu écrire une biographie de sa grand-mère Menie Grégoire, mais elle a décidé d’articuler son roman différemment. Dans « L’heure des femmes », elle confronte les points de vue et offre une vision saisissante de la condition de la femme dans les années 60 et de son évolution jusqu’à nos jours. Pour ce faire, la narration s’appuie sur l’histoire de quatre femmes, témoins de leur temps, qui ont incontestablement des choses à dire. À travers elles, on peut prendre le pouls d’une époque : le point de vue et les réactions consternées et consternantes des hommes et des politiques en 1968, mais aussi de certaines femmes. Menie Grégoire n’était pas « politiquement correcte ». Elle dérangeait. Elle disait tout haut ce que certaines femmes n’osaient même pas penser et encore moins exprimer tout bas. Elle répondait aux questions qu’on ne pose pas. Elle prononçait des mots interdits, comme orgasme, contraception, avortement, épanouissement, tâches au foyer, ce que nous appelons aujourd’hui « notre charge mentale ». « Oui, les choses privées deviennent des questions publiques, et c’est tant mieux ! Savez-vous depuis combien de temps les familles, les enfants, les couples souffrent en secret ? »