Aude Bouquine

Blog littéraire

L'hôtel des oiseaux de Joyce Maynard Rentrée littéraire août 2023.

« L’hôtel des oiseaux » est un roman sur la renaissance et la résilience d’une femme qui, petite déjà, a subi de terribles traumatismes. À 7 ans, en 1970, Joan perd sa mère dans une explosion causée par une bombe dans un sous-sol de New York. Elle est prise en charge par sa grand-mère qui lui fait jurer de ne jamais parler de sa mère ni de cette explosion. Joan doit effacer sa vie précédente, et s’en construire une nouvelle. Pour cela, elle deviendra Amélia. Les années passent, Amélia, continue de vivre dans le secret. C’est une artiste. Un homme partage sa vie, elle est maman d’un petit garçon. À nouveau, le destin vient frapper à sa porte, une nouvelle tragédie fait voler son existence en mille morceaux. Incapable de faire face, Amélia décide de partir sans but précis. Loin : sa seule envie, son seul besoin. Elle atterrit dans un pays d’Amérique centrale, puis dans un hôtel, La Llorona, qui ressemble à un conte de fées, où la propriétaire Leila l’accueille chaleureusement. Ce havre de paix, « Juste le ciel, l’eau et le volcan », loin du monde et de ses vicissitudes, vont permettre, éventuellement, à Leila, de réfléchir, de guérir, et de se reconstruire. 

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A dieu va de Jean-Michel Guenassia Rentrée littéraire 2023

Dans « À Dieu vat », nous sommes dans l’euphorie de l’après-guerre sur les bords de Marne où les gens se rencontrent, dansent et s’aiment. La Première Guerre est terminée, on pense à vivre, au moment présent où aucun nuage ne doit assombrir le ciel bleu. C’est ici que Georges Chardin et Irène Marchand se rencontrent en 1924, une véritable rencontre de cinéma. Elle est serveuse, il ressemble à Rudolph Valentino. Elle tombe sous son charme, pleine d’espoir en l’avenir. « C’est ça qu’on doit appeler l’amour, pense-t-elle, quand il n’y a pas d’explication et que ça ressemble à un miracle. » Rapidement naît Arlène, leur première fille qui aura un rôle majeur dans le roman. Par divers truchements que je ne développerais pas ici, d’autres enfants viennent au monde. Daniel, le même jour qu’Arlène et les jumeaux Thomas et Marie un mois plus tard. « À Dieu vat » est le récit de ce quatuor. 

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En garde de Amélie Cordonnier Sorties littéraires août 2023

« En garde » est le dernier roman d’Amélie Cordonnier, sorti pour cette rentrée littéraire d’août 2023. Une interjection qui fait penser aux films de cape et d’épée pour parer les coups et éventuellement attaquer, le corps tendu vers la menace. Prends garde, Amélie, une personne de ton entourage ne te veut pas du bien…« En garde » est tiré d’une expérience personnelle vécue par l’écrivaine : une dénonciation. Elle avait promis à sa famille de raconter dans un livre ce qui leur était arrivé (voir prologue)… Tout commence par un courrier émanant des services de protection de l’enfance alertés par un appel anonyme pour maltraitance. Un rendez-vous programmé aux susnommés services avec mari et enfants est organisé pour enquête. Il faudra prouver que l’on aime ses enfants et que rien de « dramatique » ne se passe dans ce foyer même si, comme dans toutes les familles, on hausse le ton de temps en temps… D’autant que la France entière sort d’une période de confinement, ce qui a rendu les relations familiales encore plus compliquées…

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L'épaisseur d'un cheveu de Claire Berest Rentrée littéraire août 2023

« L’épaisseur d’un cheveu » de Claire Berest raconte les turpitudes de Etienne Lechevallier, l’homme le plus rigide que la terre ait jamais porté. Etienne est marié à une madone, Vive, photographe de métier et passionnée d’art. Ils partagent ? Un agenda culturel… et c’est à peu près tout. Etienne est correcteur et prend son métier tellement à cœur qu’il réécrit les romans qu’il reçoit à sa sauce. Il est l’un des derniers salariés de sa maison d’édition, « l’Instant fou ». Étienne a une particularité (outre sa rigidité maladive), il souffre de synesthésie (perception anormale d’une autre sensation que celle perçue normalement, dans une autre région du corps ou appartenant à un autre sens). Pour lui, les mots ont une couleur. Au grand nombre de ses qualités, il faut ajouter qu’il déteste l’art (le métier de sa femme), et il déteste aussi le mauvais emploi qu’elle fait de la langue française. Il est irritable, irritant et constamment irrité.

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Bilan lecture août 2023 ? C’est parti ! Toutes les lectures dont je vais vous parler dans cet article ont été faites en juillet/août. Mais, fidèle à la règle que je me suis fixée, les chroniques ne sont parues qu’au moment de la sortie des romans afin que chaque lecteur puisse se les procurer. Et oui ! À quoi cela sert-il de parler d’un livre que personne ne peut acheter ? (Question purement rhétorique, je garde la réponse pour moi)

Dans ce bilan d’août, je vous parle d’énormes coups de coeur qui méritent toute votre attention. D’abord, « Veiller sur elle » de Jean-Baptiste Andrea qui vient d’obtenir le prix FNAC. Puis, « Nos cœurs disparus » de Celeste NG remarquable de finesse, bouleversant, dans un monde dystopique. « Malgré toute la rage », le nouveau cri de Jérémy Fel sur notre société dont je vous parle également dans le club sang du mois grâce à l’équipe de BePolar et de l’invitation de Jérome Vincent. Lire la suite

« Coups de coeur de libraire » est une nouvelle rubrique que je souhaitais mettre en place sur mon blog à partir de septembre et pour toute l’année. Son objectif est de mettre en lumière une et un libraire dans sa librairie et de la/le laisser nous parler de ses coups de cœur littéraires. Les libraires ont un rôle primordial dans la chaîne du livre, c’est une évidence. Mais, ce qui m’intéressait plus particulièrement dans ce projet était de mettre à l’honneur des auteurs moins connus ou même inconnus (dont c’est par exemple le premier roman), des maisons d’édition plus confidentielles qui n’ont pas forcément pignon sur rue, ou encore des romans formidables qui méritent de devenir nos Goncourt à nous. Pour cette première, Sandrine Dantard a bien voulu se prêter au jeu et je la remercie très très chaleureusement.

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On était des loups de Sandrine Collette Format poche

Un soir d’été, une chasse pour nourrir les siens, des empreintes de la taille d’un ours autour de la maison au retour. Un homme retrouve sa femme morte. Elle a protégé leur fils Aru. Comme l’aurait fait n’importe quelle mère. Elle n’a pas pu. Pas eu la force physique. Pas eu le temps puisque tout s’est passé si vite. Quand on vit au cœur de la nature et loin des hommes, c’est une règle qu’il faut accepter. La nature règne en maître, l’homme n’est que toléré. Le monde s’effondre pour l’homme, « C’était comme si le paysage s’était obscurci autour de moi, la montagne teintée d’un voile noir je crois que c’étaient mes yeux. J’étais là et il y avait un tremblement de terre à l’intérieur de moi je ne savais pas comment je tenais debout. »Pourquoi elle et non le petit ? À choisir… le choix aurait été vite fait : « Un enfant ça se refait alors que rien ne ramènera ma femme et c’est une pensée qui pique les yeux. » Parce qu’Aru est trop jeune, trop faible, trop lourd à porter à bout de bras pour vivre dans cet environnement hostile où chaque jour il faut livrer bataille, Liam, le père décide qu’il est plus sage de l’envoyer loin, de le confier à d’autres… se s’en débarrasser. « On était des loups » est le récit d’un père face à lui-même, une introspection dans les replis de son âme, dans l’intimité de ses pensées.

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Ceux qui restent de Jean Michelin Sortie en version poche

Dans « Ceux qui restent, l’esprit de corps a uni. Ils sont frères d’armes. Stéphane, Adjudant-chef, désormais retraité, est appelé à l’aide par les anciens de son groupe : le Caporal Lucien Guyader dit Lulu a déserté quelques jours avant de rempiler pour une nouvelle mission. Stéphane court, chaque nuit. Pas parce qu’il aime ça, juste pour se laisser une chance de s’endormir. Car depuis sa retraite, le sommeil l’a fui. Les souvenirs, eux, le hantent : sons, odeurs, visions d’horreur, sensations. Ces hommes-là sont sa famille, chevillés à son corps, omniprésents dans son esprit. En perdre un, c’est les perdre tous. Retrouver Lulu devient une évidence, une responsabilité qui résonne comme une promesse. 

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Sorties littéraires septembre 2023 La photo de couverture représente quelques couvertures de prochaines parutions littéraires dont je parle dans mon article.

Sorties littéraires septembre 2023, c’est parti ! Ce mois-ci, j’ai beaucoup de retard avec ce billet que je publie en général le quinze du mois précédent. En même temps, il y a eu tellement de bons livres à lire pour cette rentrée littéraire que vous ne m’en voudrez pas ! (je vous renvoie vers le blog si vous manquez d’idées). En septembre, j’aime bien remettre un peu les choses et à plat, prendre quelques bonnes résolutions, démarrer de nouveaux projets. Tout ceci est en bonne voie, je vous en parlerais dès que j’y verrais plus clair. Évidemment, je continue les chroniques écrites, aussi longues que nécessaire. Concernant ces sorties littéraires de septembre, plusieurs titres ont retenu mon attention.

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Les voleurs d'innocence de Sarai Walker Rentrée littéraire 2023

Maudites de génération en génération ? Voilà comment pourrait se résumer « Les voleurs d’innocence ». « Notre lignée maternelle est un collier enroulé si serré autour de notre cou qu’on ne peut pas respirer. »  Dans la famille Chapel des années 1950, une femme prénommée Belinda donne naissance à six enfants qui porteront toutes un prénom de fleurs : Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris et Hazel. Une douceur qui contrebalance avec les activités qui font la richesse de la famille : la vente d’armes, car Chapel est aussi le nom d’une marque d’armes à feu qui enorgueillit le chef de famille. Toutes les femmes de la famille sont décédées en couche, sauf Belinda Chapel qui semble porter sur ses frêles épaules le poids de ce terrifiant héritage familial et s’illustre par un comportement étrange : des visions, des prémonitions, et une existence terrée dans ses appartements de la propriété dite « le gâteau de mariage » « Les voleurs d’innocence » s’ouvre sur la voix de Sylvia Wren (Iris) en 2017, artiste mondialement connue qui vit loin du monde, calfeutrée dans sa maison au Nouveau-Mexique. C’est elle qui va raconter l’histoire de sa famille et revenir sur ses souvenirs d’enfance et les drames qui ont jalonné l’histoire familiale.

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