Dans « Le silence des repentis » de Kimi Cunningham Grant, lui s’est baptisé Cooper, comme l’épervier, « ce rapace est une créature discrète : il lui arrive d’adopter un vol rasant puis de s’élever brusquement pour franchir un obstacle et surprendre sa proie. » Elle, c’est Finch, petit oiseau. C’est le prénom qu’il a choisi pour elle dans le grand manuel des oiseaux d’Amérique du Nord, le second livre qu’il a emporté avec lui lors de sa fuite. Ce ne sont pas leurs vrais noms. Lui seul les connaît et les a fait disparaître. Cooper et Finch sont des oiseaux migrateurs, ils ont fait leur nid au cœur de la forêt, loin de toute civilisation, loin de tout danger. Loin des hommes. La cabane qui les abrite est sommaire, mais sécurisante. Ils vivent au rythme de la nature et de ses saisons, grâce au gibier qui la peuple, et aux provisions livrées par Jake, ami fidèle de Cooper, une fois par an. Toujours le 14 décembre, à la veille de l’hiver quand il est plus difficile de se sustenter, quand il faut se préparer à hiberner. Mais cette année, Jake ne vient pas. L’angoisse de Cooper monte. D’autant que Finch grandit, interroge son père, questionne le monde et que les réponses deviennent de plus en plus difficiles à donner. « Dans ce petit monde isolé, rien qu’à nous, il règne une telle simplicité qu’il est difficile d’expliquer la complexité de la vie. La frontière hasardeuse et souvent mouvante entre le bien et le mal. » Finch ne connaît rien d’autre que la vie que Cooper a choisi pour elle, là dans la cabane, peut-être coupée du monde, mais surtout protégée de la violence de celui-ci. « Je me contenterais de dire ça : il arrive que des drames se produisent sans qu’on y soit préparé, qu’on prenne des décisions qui paraissent judicieuses sur le moment, puis plus tard, avec le recul, on aimerait pouvoir les modifier en partie, mais on ne peut plus, et voilà. » « Le silence des repentis » explore l’amour. Infini. Profond. Viscéral. D’un père pour sa fille.
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