Un choc détonant ? C’est sacrément vendeur comme accroche, mais pas vraiment fidèle à ce que je viens de lire !
Quand on imprime une accroche pareille, grandes sont les espérances du lecteur.
Personnellement, je n’ai pas compris où l’auteur voulait en venir avec ce livre, surtout quand il s’appelle Dennis Lehane, qu’il a écrit Mystic River, Gone baby gone et Shutter Island.
De quoi ça parle ?
Rachel, journaliste connue et reconnue par sa chaine, est envoyée à Haïti couvrir le séisme de 2010. C’est là-bas qu’elle aussi va s’écrouler, devant les caméras de télé. Fin de sa carrière télévisuelle. Suivront de fortes attaques de panique qui vont l’empêcher de vivre une vie normale et l’obligeront à rester cloitrée chez elle.
On apprend qu’elle n’a jamais connu son père, manipulée par une mère totalement perverse qui lui aura caché son identité.
C’est à cause de cette volonté de découvrir l’identité de son géniteur qu’elle va rencontrer Brian, détective privé qu’elle épousera en seconde noce.
Il semble lui vouer un amour sans borne, va l’aider à venir à bout de ses angoisses, de ses phobies et de toutes les attaques de panique qui lui pourrissent la vie, sans jamais la braquer et en attendant qu’elle soit prête à avancer.
Sauf que Brian n’est pas celui qu’il prétend être et que Rachel ira de surprises en surprises le concernant.
Résumé comme ça, on peut supposer qu’on va rentrer dans un très bon thriller psychologique…
La première partie, Rachel dans le miroir (1979-2010) est d’ailleurs bien menée : la construction est fluide, les enjeux clairs et le portrait psychologique de Rachel précis et élaboré. C’est la quête du père, les relations toxiques avec la mère, mais aussi le pétage de plomb en direct à la télé, le premier mariage bancal.
La seconde partie, Brian (2011-2014) décrypte les conséquences de toutes les angoisses de Rachel sur sa vie quotidienne, l’apparition de Brian dans sa vie, leur mariage, les efforts de Rachel pour venir à bout de ses angoisses, épaulée par Brian qui semble être l’homme parfait et avoir toutes les qualités. Puis, la confiance commence à s’effriter, les mensonges sont révélés, les doutes apparaissent et amènent Rachel à sortir de son état de torpeur pour être enfin maitresse de sa vie. Elle va finalement accomplir des choses dont elles se croyait tout à fait incapable. Là aussi, je trouve que les profondeurs psychologiques du personnages sont très bien analysées, son portrait sonne juste et on s’identifie très facilement à cette femme qui a des hauts et des bas dans sa vie.
Dans la troisième partie, c’est là que les choses se gâtent considérablement…
Si vous vous attendiez à la révélation du siècle, c’est raté !
J’ai presque envie d’écrire: tout ça pour ça! C’est sans réel intérêt, c’est plat, et surtout improbable. Personnellement, je n’ai pas cru une seule seconde à ce virage à 360 degrés. Alors, on se demande vraiment pourquoi l’auteur a tellement bataillé sur 2 grandes parties, autant travaillé l’aspect psychologique de son personnage principal, pour nous amener à ce dénouement sans intérêt. D’une femme faible, impuissante et sans relief, on passe à une espèce de Lara Croft en puissance ! La crédibilité du roman en prend un sacré coup.
Faut-il comprendre que face au danger n’importe quelle personne, même la plus frappée mentalement est capable de se relever, de se battre et de s’en sortir?
Improbable je vous disais…Peu crédible, voire simplet.
Dennis Lehane nous a habitué à mieux, à franchement mieux que ce livre dont personnellement je ne comprends pas la finalité. Pour moi, la troisième partie est ratée, on dirait qu’elle a été rajoutée là parce qu’il fallait bien en finir…
Bref, une belle déception !