Aude Bouquine

Blog littéraire

 

Moi aussi cher Laurent, je vais te tutoyer ! Après plusieurs heures passées avec toi, il me semble que c’est opportun et justifié : c’est comme si tu faisais un peu parti de mes amis proches maintenant.

Je dois dire que j’avais déjà été bluffée par la créativité des scènes de crime abominables du tueur à la charade, me demandant comment un esprit à priori sain (mais as-tu un esprit à priori sain ???) pouvait imaginer de telles scènes et les coucher sur le papier avec force détails, mêlant ainsi les mots aux maux avec tant de précision qu’on ne peut plus fermer l’oeil : et oui cher Laurent, moi qui lis beaucoup la nuit ou avant le lever du jour, je dois dire que j’ai eu tout le loisir de les imaginer !

A l’heure où les flics du 36 quai des orfèvres s’apprêtent à quitter définitivement les lieux, on croit encore apercevoir la silhouette du Commissaire Barga les hanter…
Tu as fait de ce personnage aux coups de sang et aux colères mémorables, un homme attachant (et pas seulement parce qu’il a l’air de ressembler à un dieu grec, ni parce qu’il maitrise l’art de faire de savants noeuds dans les salles de bain d’hôpitaux…), juste parce qu’il est profondément humain, avec ses doutes et ses certitudes, ses blessures et ses espoirs.

Si je te dis que ton bouquin est écrit comme un film d’Olivier Marchal, tu es flatté ??
Tu devrais !!! A de nombreuses reprises, j’y ai retrouvé l’ambiance, la noirceur, les problématiques de flic, mais aussi la douceur et la fragilité. J’adore ce gars entre parenthèse, et je sens que je vais t’aimer un peu pareil à l’avenir !
Si Olivier t’appelle et te propose un truc, surtout tu dis oui hein ?? Pour le casting je peux aider!

Il faut que je t’avoue un truc Laurent, j’ai jamais aimé les fins, je peste, je râle, parce que c’est toujours un peu neuneu, ou trop culcul, parce que 80 pages avant, j’ai déjà une idée sur qui a fait quoi, parce que les bouquins qui peuvent se targuer de finir de manière originale peuvent se compter sur les doigts d’une main …
D’ailleurs, les fins, je ne m’en souviens jamais, parce que ce qui m’intéresse au fond c’est de savoir comment c’est construit, quel est le cheminement, et comment on y va.

Toi Laurent, j’ai pas lu ta fin … et pas ma fin non plus

Et je ne reste même pas sur ma faim ( ça aurait été dommage de ne pas faire cette blagounette à deux balles)

Et ça pour plusieurs raisons :
– D’abord parce que ton “heure du jugement” demande  réflexion : pas si simple en effet de juger d’un fait dont on est seulement le témoin
– Ensuite parce que je ne suis pas sûre de pouvoir choisir entre le numero 1, le 2, et le 3 ( tu pousses un peu Laurent, parce qu’au fond tu sais que des questions, il en reste une dizaine à poser )
J’avais découvert depuis quelques pages déjà le nom du meurtrier, mais honnêtement tout le sens de ce thriller réside dans ses motivations et non dans la révélation de son nom.
– Enfin, parce que ton bouquin, je l’ai acheté en version numérique : j’habite en Californie Monsieur, et je n’ai donc pas le code sous le rabat de la couverture !! ( oui, j’ai vu que j’avais quand même un autre moyen d’y accéder)
Mais c’est pas grave Laurent, je la lirai quand j’aurai fini de savourer le trait de Génie ( avec un grand G) de cette fin !
Tu vas en faire des envieux dans le monde du polar/thriller français !! Beaucoup vont s’en vouloir de ne pas avoir eu cette idée démentielle, lumineuse, géniale, qui va faire que moi, celle qui oublie quasi systématiquement les fins, je ne vais pas pouvoir l’oublier !

Si on ne parle pas partout de ton bouquin dans les prochaines semaines, je ne comprends plus rien à la vie
Si Olivier ne t’appelle pas, c’est qu’il n’a pas lu ton bouquin : envoie-lui un exemplaire dédicacé
Si tu n’es pas déjà entrain d’écrire la suite, je vais vraiment me fâcher parce que j’ai encore quelques questions qui méritent réponses.
Je suis sûre que tu n’as pas très envie que tes lecteurs viennent souder tes doigts sur le clavier à coup d’arbalète, alors AU BOULOT ! Le problème avec les auteurs dans ton genre, c’est qu’ils n’écrivent jamais assez vite mais je reconnais que ça valait le coup d’attendre celui-là!

C’est à  regret que je te quitte Laurent, bienvenue dans la cour des grands!

 

 

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