Aude Bouquine

BLOG LITTÉRAIRE

Et pourquoi ne pas s’autoriser à rêver à d’autres cieux et d’autres lieux la tête dans les nuages ? C’est ce que propose le mystérieux Mark Miller, un pseudonyme somme tout assez classique pour un auteur qui souhaite garder l’anonymat, dans « Minuit! New York ». L’intrigue est elle aussi assez traditionnelle : deux unités de lieu, Paris et New York, un homme et une femme amenés à se rencontrer, un secret chez l’un, des menaces pour l’autre. Dit comme ça, cela peut apparaître assez banal, mais il faut bien avouer que ça fonctionne et qu’une fois commencé, le lecteur brûle de connaître la fin. Si vous lisez la 4e de couverture, vous vous rendrez compte que ce qui est proposé dans ce livre est fidèle à ce que vous y trouverez. Il n’a pas de mensonges sur la marchandise, pas de tentative d’escroquerie, c’est un livre qui mélange romance et suspens et qui m’a beaucoup fait penser à un autre auteur à ses débuts…

28 mai 2020, un drame se joue dans un appartement new-yorkais…

Cinq mois plus tôt…

Lorraine Demarsan travaille dans une agence de communication parisienne. Elle est promue à la tête d’une filiale de l’agence à New York, où elle se rend dans un premier temps pour faire connaissance avec son équipe, mais surtout pour assister à une prestigieuse vente aux enchères. Son père, décédé avait vendu une toile à laquelle il tenait énormément et Lorraine veut la récupérer. Il s’agit de « La sentinelle » peinte par Victor Czartorysk.

Même période, Léo Van Meegeren sort de Rikers Island. Il a été condamné à cause de ses dons de faussaire. En effet, il est capable de reproduire n’importe quelles toiles de Pissarro, Renoir, Van Gogh, Matisse et consorts. Ce don a été à l’origine de multiples arnaques et l’un de ses anciens clients l’attend impatiemment à sa sortie… 

Le petit plus de cet ouvrage est une plongée dans le domaine de l’art contemporain, que personnellement j’ai trouvé fascinant. (Je vous mets quelques photos des toiles en fin d’article.) Léo et Lorraine se retrouvent sur la même route grâce à cette passion commune et une fascination presque irrationnelle pour le tableau « la sentinelle ». Ils partagent également un goût prononcé pour la pop-culture américaine. Mark Miller fait référence à plusieurs oeuvres cinématographiques ou littéraires qui sauront titiller vos souvenirs.

Si vous aimez la combinaison romance et suspens, ce roman est fait pour vous. Il mélange agréablement ces deux ingrédients pour en faire une lecture détente parfaite au bord de la piscine ou sur la plage. En ces temps où les voyages restent compliqués, j’ai aimé me retrouver à New York, cette ville cosmopolite que j’adore. Chaque chapitre débute avec la mention d’une chanson sur la métropole, envoûtante et fourmillante, dans laquelle il est si bon de se perdre. (Vous trouverez à la fin du roman la playlist mise en ligne sur Spotify et Deezer que vous pourrez vous réécouter en boucle.) J’ai aimé rêvasser et laisser mon esprit se perdre dans la rencontre de ces deux personnages, avoir la tête dans les nuages en imaginant leurs vies, découvrir cette fin qui est tout sauf « facile », accidentelle et tangible. 

Une lecture plaisir, relaxante, attendrissante et parfois un brin angoissante qui fait du bien. Je vous laisse sur ce passage, avec en fond sonore la chanson d’Alicia Keys qui parle bien de mes nuits en ce moment…

« J’aime la nuit. Elle est propice à la réflexion, au retour sur soi, à la mélancolie et à l’invocation de nos plus singuliers démons : ceux que nous mettons sous cloche dans la journée. »

Je remercie les éditions XO de leur confiance.

 

Roy Lichtenstein

 

Oh ! Joe Tilson

Convergence Jackson Pollock

 

 

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