Aude Bouquine

Blog littéraire

La vie secrète des écrivains de Guillaume Musso, illustré par Miles Hyman.

« La vie secrète des écrivains » est, à l’origine, un roman écrit par Guillaume Musso paru chez Calmann-Lévy en 2019. Depuis, il est sorti en poche au livre de poche, puis en audio chez Audiolib. Il fait également partie d’une trilogie, « La trilogie des écrivains » qui regroupe « La jeune fille et la nuit », « La vie secrète des écrivains » et « La vie est un roman ». Le 20 septembre, il paraît sous la forme d’un roman graphique illustré par Miles Hyman. J’étais donc très curieuse de retrouver ce texte dans un graphique de 182 pages où il faut faire ressortir l’essentiel du récit d’origine. 

D’abord, j’ai beaucoup aimé le fait que Miles Hyman garde la structure originelle des romans de Musso grâce à un « chapitrage » qui s’ouvre toujours sur une citation. La cerise sur le gâteau ici est d’avoir le portrait de la personne dont la citation est issue : Margaret Atwood, Umberto Eco, Milan Kundera, Agatha Christie, Marcel Proust et d’autres. C’est une superbe idée ! Cette partie de l’univers de l’écrivain et de « La vie secrète des écrivains » est respectée. 

Ce n’est pas la seule, car j’ai immédiatement retrouvé l’atmosphère du roman tel que j’avais découvert à sa sortie.

Nathan Fawles s’est retiré du monde après trois romans au succès fulgurant. Il vit retranché sur la petite île de Beaumont, refusant toute interview et tout contact avec le monde depuis 20 ans. Raphaël Bataille, 24 ans, vient d’écrire un manuscrit et souhaite rencontrer Nathan pour avoir un avis éclairé sur son roman. Il accepte donc un emploi dans une librairie un peu vieillotte en espérant rencontrer son maître à penser. C’est sans compter sur le caractère impossible de ce dernier qui ne va pas s’avérer d’un abord facile et possède une vision très pessimiste du métier d’écrivain. Alors que Mathilde Monnet, journaliste, fascinée par l’auteur, met elle aussi les pieds sur l’île, un corps de femme est découvert sur une plage. Commence alors un étrange face-à-face et un besoin impérieux de vérité.

Miles Hyman a mis l’accent sur le sujet principal du roman : la vie d’un écrivain. À travers le personnage de Nathan Fawles, son vécu (une montée au sommet fulgurante), puis sa décision de ne plus écrire, il met en lumière de belles réflexions sur l’écriture, le métier d’écrivain et ses turpitudes. À travers les yeux de Raphaël Bataille en quête de conseils littéraires, il confronte deux façons d’appréhender l’écriture. 

« Mais aucun conseil n’a jamais rendu un écrivain meilleur ! Personne ne peut t’apprendre à écrire. C’est quelque chose que tu dois apprendre seul. »

« L’existence d’un écrivain est le truc le moins glamour du monde. Tu mènes une vie de zombie, solitaire et coupée des autres. »

Plus qu’un roman, « La vie secrète des écrivains » est une vraie réflexion sur un métier, une confrontation de points de vue, et des échanges parfois musclés entre Fawles et Bataille. Là encore, l’esprit du roman est parfaitement conforme à mes souvenirs de lecture. Il ne faut pas oublier l’enquête qui est également la trame du roman d’origine. Il y a bien un corps de femme retrouvé, et une investigation à résoudre.

L’adaptation est une réussite sur le fond. Qu’en est-il de la forme ? Les dessins de Miles Hyman sont très colorés, autant sur les personnages que sur les paysages. Cela rappelle tant le Sud et ses couleurs chatoyantes ! Des endroits baignés de soleil, dont les levers et les couchers, chargent les croquis d’émotions. J’aime la façon dont il a su capter l’atmosphère, la retranscrire grâce à une patte singulière. Parfois, le côté « flou artistique » suscite la rêverie ou des interrogations. C’est très agréable de pouvoir deviner les sensations, et lire dans les regards. Les expressions des différents personnages sont très explicites sur leurs ressentis, ce qui aussi important que l’ambiance, mais je dois avouer que la gestion de la palette de couleurs utilisée pour donner vie à « La vie secrète des écrivains » a su me conquérir. 

Je ne peux que vous recommander de vous y plonger, sachant que l’exercice de transformer un roman de presque 400 pages en graphique de 182 pages n’est pas aisé. Miles Hyman a su capter l’essentiel de l’œuvre en lui offrant un sublime écrin. 

 

Ma chronique du roman : LA VIE SECRETE DES ECRIVAINS, Guillaume Musso – Calmann Lévy, sortie le 2 avril 2019

Lien vers Calmann-Lévy Graphic

8 réflexions sur “LA VIE SECRÈTE DES ÉCRIVAINS, Guillaume Musso et Miles Hyman.

  1. Yvan dit :

    j’avais vraiment aimé ce roman, curieux de voir ce que ça donne en BD

  2. cette BD me tente bien

  3. laplumedelulu dit :

    J’ai arrêté avec Musso. Merci à toi pour la chronique 🙏 😘

  4. Aude Bouquine dit :

    Ben pourquoi ?

  5. laplumedelulu dit :

    Il me saoule. 🤣

  6. Je n’avais pas vraiment aimé ce roman, j’avais été dérangée par le côté « réglages de compte ». Je ne doute pas que ce soit nécessaire pour certains, mais moi ça m’a embêtée…

  7. Lord Arsenik dit :

    Je viens de me lancer. Effectivement on retrouve de suite l’ambiance du roman.
    Et comme toi j’applaudis l’idée d’illustrer les citations des auteurs.

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