« La boîte à musique » nous plonge immédiatement dans un univers magique où les déambulations de l’esprit nous emportent vers une cité enchantée : Pandorient. C’est enfin l’anniversaire de Nola. Pour ses huit ans, son père lui fait un cadeau un peu particulier, un cadeau de grande : il lui offre la boîte à musique de sa mère, Annah. « Si, ma chérie ! C’est difficile… mais il faut continuer à vivre ! » Nola a perdu sa maman depuis peu, et le manque est toujours aussi présent. Alors, posséder un objet qui lui a appartenu est une joie immense, et un geste de confiance de la part de son père.
Alors qu’elle remonte « La boîte à musique », quelque chose de très bizarre se produit. Sous la coupole de verre se trouve une petite fille qui a gravé « au secours » sur le sol et qui lui fait signe. Pour lui venir en aide, Nola doit entrer dans « La boîte à musique ». La petite fille sous la coupole lui explique comment faire. C’est ainsi que la grande aventure commence, et que Nola se retrouve projetée dans le monde de Pandorient. Sa camarade de jeu, qui deviendra elle aussi une héroïne récurrente dans les tomes suivants, s’appelle Andréa. C’est très étrange, mais lorsqu’Andrea fait la connaissance de Nola, elle l’appelle spontanément Annah…le même prénom que celui de sa mère…
Dans « La boîte à musique », j’ai d’abord adoré les dessins. Les expressions de visage, les yeux de Nola sont impressionnants. Comme pour toutes les bandes dessinées, on accroche au trait ou pas. Ici, le trait utilisé et les couleurs donnent à l’ouvrage des accents d’album jeunesse. Un enfant de 8-10 ans par exemple rentrera très facilement dans l’histoire. Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la création de ce monde féerique, aussi attractif qu’inquiétant. Il faut noter le second degré de lecture qu’un enfant ne verra peut-être pas : le deuil d’un parent, abordé de manière sensible, en insistant bien sur la nécessité de suivre sa route. Pas facile pour une petite fille de huit ans. Et quoi de mieux que de lui offrir des responsabilités, lui faire vivre des aventures, lui ouvrir les portes d’un monde totalement différent de celui dans lequel elle évolue, qu’il faut à la fois protéger et dont il faut se méfier ?
Grâce à « La boîte à musique », Nola établit un lien avec sa mère décédée. D’abord, elle possède un objet qui lui a appartenu. Ensuite, elle découvre un monde que sa mère connaissait, et a protégé avant sa naissance. Cette boîte à Musique a une symbolique particulière : c’est un passage d’un monde vers un autre, mais aussi un pont entre le passé et le présent.
« La boîte à musique », bienvenue à Pandorient est un petit bijou de douceur et d’émerveillement. Gijé et Carbone ont créé une histoire très onirique, avec un joli côté Fantasy. Le graphisme est coloré et très expressif. Ce premier tome, introductif, donne bien le ton des tomes suivants (à ce jour, 5 tomes). On y découvre les personnages principaux, le monde de Pandorient, la terminologie spécifique aux voyages singuliers. De quoi rêver les yeux grands ouverts !