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LA FAMILLE, TERREAU D’ÉMOTIONS : Mes coups de coeur à offrir.

Cette année, je vous propose un classement par thématiques pour vos achats de Noël. Dans la série « Offrez des livres à Noël » et après « Les grands romans anglophones », je vous propose de découvrir une autre thématique que j’adore retrouver dans les romans : « La famille, terreau d’émotions ». 

En littérature, le thème de la famille peut se décliner sous toutes les formes : drôle ou triste, tendre ou cruel. Il peut même arriver que dans un même roman, on pleure autant que l’on rit. C’est un sujet qui souvent nous touche à cause de notre vécu personnel. Certains y cherchent des réponses, d’autres une échappatoire à leur propre histoire. 

Voici ma sélection toute personnelle des romans qui traitent de la famille, émotions garanties. N’hésitez pas à consulter mon article sur les romans anglophones dont certains abordent également cette thématique. Je vous mets le lien de l’article à la fin. 

Après une catastrophe naturelle, le monde a disparu. Il ne reste que Louie, ses parents et ses huit frères et soeurs. Seule leur maison plantée sur un falaise a tenu bon. Tout autour d’eux, c’est maintenant le territoire de l’eau. Ils attendent les secours, personne ne vient. Six jours passent, les vivres viennent à manquer, ils ont faim. La nature s’acharne, l’eau recommence à monter. Il faut prendre une décision et aller chercher de l’aide. Mais… sur la petite barque familiale, il n’y a pas de place pour tous… Un roman suffocant sur la famille, les choix, les liens.

Louis, 12 ans se fait percuter de plein fouet par un camion. L’enfant tombe dans un coma profond. Le monde de Thelma, sa mère, qui a toujours consacré beaucoup de temps à son travail va basculer. Lorsqu’elle trouve une liste écrite par son fils dans le cahier des merveilles, Thelma décide d’exécuter à la lettre chaque souhait de cette liste en espérant qu’en racontant chaque expérience à Louis, cela l’aide à se réveiller. “La chambre des merveilles” c’est l’histoire de la renaissance d’un lien qui nous rappelle nos priorités.

Dans une maison de repos, toute la famille de Mia surnommée Rabbit est rassemblée autour d’elle. Rabbit va mourir. Ses parents, son frère et sa soeur, sa meilleure amie et sa fille partagent avec elle ses derniers instants de vie. Les souvenirs remontent, chacun imagine comment il pourra vivre sans elle, après… Neuf journées pleines d’émotions, de rires et de larmes qui ne versent pas dans le pathos. “Les derniers jours de Rabbit Hayes” parle de la vie de façon résolument positive. Un roman sublime !

Manon Brunet brosse à merveille le portrait d’une famille ordinaire.
Une famille modeste, une famille où rien n’évolue, où tout reste identique de génération en génération, où le manque d’éducation est récurrent, le fatalisme présent, le poids de l’hérédité familial sinistre.
Même la poisse et le malheur se transmettent de mère en fille.
Céline a 15 ans et se retrouve enceinte.Comme sa mère avant elle.
Elle refuse de dire qui est le père de son bébé ce qui rend son père Manuel fou de rage.
Dans cette petite ville de province où tout le monde connait tout le monde, la rancoeur gronde et il faut trouver le responsable de cette humiliation.
On sent le poids des “emmerdes” à venir à chaque page tant le climat est lourd et oppressant.

Bienvenue dans une famille dont le père est un psychopathe pure souche, et la mère une amibe. La narratrice dont on ne connaît pas le prénom a 10 ans, son frère 6. Les étés se suivent et se ressemblent tous, au rythme des silences de la mère, des colères du père, des passages du marchand de glace et des visites dans la casse du quartier pour se raconter des histoires.
Des histoires de vraie vie. Des histoires de belle vie.
La petite fille aime son frère, éperdument.Ensemble, ils peuvent affronter les silences et la cuisine insipide de la mère, mais aussi les colères et les coups du père. Jusqu’à cet événement complètement inattendu qui change toute la dynamique de la relation entre le frère et le soeur…

“Nous sommes les choix que nous faisons.”
Message testamentaire d’une mère à sa fille.
Dans “Une bonne intention“, Solène Bakowski nous plonge dans les secrets de famille, prétexte pour faire renaître l’essence profonde d’une relation humaine dénuée de toute malveillance, et mettre en exergue la toxicité familiale.

Par le prisme de la famille recomposée, Emilie Frèche​ met les pieds dans le plat et décortique l’expression “Vivre ensemble” utilisée à toutes les sauces.
Un roman très bien écrit, drôle et violent à la fois qui démontre brillamment à quel point cette formulation est galvaudée.

Deux familles, les Mariani et les Kessler. Pour chacune, la routine du quotidien, le boulot, les enfants… les coups de canif potentiels dans le contrat, la dépression qui guette parfois. En somme, la vie. Personne ne se doute que… quelque chose se joue au-delà. Qu’il y a un bourreau et une victime non loin d’eux. Personne ne voit ce qui se trouve juste là, sous leurs yeux. “Raisons obscures” vous fracassera le coeur et vous amènera à vous interroger sur votre propre famille. Peut-être à ouvrir les yeux…

Corentin a été confié à sa grand-mère Augustine qui habite dans les forêts. Il est l’enfant dont sa mère n’a pas voulu. Lorsqu’il s’éloigne d’elle pour aller faire ses études en ville, un soir, la terre se met à éjecter ses habitants… Sauf ceux qui faisaient une soirée dans les catacombes. Il n’a alors qu’une obsession : retrouver son Augustine. Dans « Et toujours les forêts », Sandrine Collette explore un monde devenu poussière et le destin d’un homme, seul phare dans cette nuit.
Un récit dystopique noir d’où jaillit la lumière. Un véritable brasier émotionnel. Bouleversant …

Une relation mère-fille toxique, une petite fille abonnée aux concours de beauté pour rendre fière sa maman. A la première occasion, Alice quitte la maison pour faire ses études. Elle rencontre Jean. Ensemble, ils auront une fille. Jusqu’au jour où…

« Les corps conjugaux » a une tonalité de tragédie grecque : un secret révélé vient pulvériser un bonheur parfait.
La plume délicate, poétique et sensible de Sophie de Baere vient chuchoter les émotions d’Alice au creux de vos oreilles.
Un très beau roman à découvrir.

Adèle Bréau est une magicienne.
Elle a d’abord été une copine, celle qui racontait nos histoires de filles,( voir « La cour des grandes »), les histoires de nos mecs ( voir « Les jeux de garçons ») , puis les péripéties de nos gosses et nos problèmes de boulot.(voir « Les devoirs de vacances »)
Maintenant, elle fait partie de la famille, elle est devenue une sœur.
Dans « Frangines », elle évoque avec tendresse et émotion, les relations d’amour et les petites chamailleries entre sœurs.
Ce roman est un cri d’amour. Décidément Adèle est une ensorceleuse pleine de sensibilité.

Formidable saga familiale « Pachinko » raconte l’histoire de Sunja, née dans un petit village en Corée dans les années 30. Elle tombe amoureuse d’un homme plus âgé, riche et marié et se retrouve enceinte. Pour ne pas jeter l’opprobre sur la famille, elle épousera Isak, un pasteur chrétien. Ensemble, ils partiront vivre au Japon. Le lecteur suivra la famille sur quatre générations. Malgré l’épaisseur du livre qui peut rebuter, impossible de ne pas se plonger dans ce roman sensible et passionnant. Une vraie petite merveille.

Roman d’une justesse remarquable et d’une sensibilité rare.
« Ce qu’il faut de nuit » pour retrouver les couleurs repose sur l’amour et le pardon.
Laurent Petitmangin explore toute la difficulté de l’intimité des mots…
Père et fils ont leur musique propre et même sans la force de la rhétorique, ils savent se lire. Cette aptitude réellement perçue comme un don en début de roman, devient vite une prison cruelle où chacun s’enferme peu à peu, car si le silence peut être synonyme de compréhension tacite, il peut rapidement devenir un fossé qui s’apparente à une tombe creusée à coup de non-dits. L’étouffement généré par ce manque de communication se répand tel un brouillard opaque fermant les bouches et les âmes par la force du mutisme.
Le roman démontre combien les différences d’opinions brisent définitivement le chemin de la quiétude, de la communication, et peut sévèrement égratigner l’amour que l’on porte à son enfant.

« Buveurs de vent », un titre singulier pour un roman où l’atmosphère suffocante joue avec des personnages lumineux.
L’écriture de Franck Bouysse, précise, musicale et visuelle, cette force des mots ouvre les portes d’un monde romanesque où les émotions bien vivantes dansent sous un pont.
Les romans de Franck Bouysse craquellent les carapaces, mettent en lumière ce qu’on met des années à cacher, déterrent des émotions enfouies, des souvenirs enterrés. Ils sentent l’enfance déçue, les rêves brisés, l’âpreté de la terre, le cœur sec de ceux qui en sont esclaves, le silence au dîner quand seul le patriarche est autorisé à parler, les enfants qui passent une vie entière à se faire tout petits… Quand la « charité paternelle » s’abat, c’est qu’elle est forcément méritée. Elle n’est jamais remise en question.

Dans les romans de Franck Bouysse, la littérature sauve, la nature abrite, les rêves de liberté percent parfois les nuages, la candeur met à l’abri. Ses romans se méritent. Ils demandent que le lecteur s’ouvre à cette poésie saisissante, au choix des mots, aux émotions qui affolent et font chavirer les âmes cernées de murs défensifs. « La vie, il faut la laisser déborder tant qu’il y en a. »

Entre passé et présent, Amélie Antoine raconte « Le jour où ».
Le jour où tout a changé de façon irréversible…
Le jour où deux êtres seront marqués au fer rouge par la vie.
Un roman qui vous arrache le cœur en faisant valser vos émotions.
Amélie Antoine est une auteur singulière, dotée d’une sensibilité exacerbée qu’elle met au service de l’écriture. Son phrasé est capable de susciter un tel panel d’émotions que cela relève du génie et d’un soupçon de magie. Entrer dans son univers c’est accepter de ne pas en sortir tout à fait indemne, de rouvrir des plaies qu’on croyait fermées, de s’écrouler face à une situation déjà vécue.
« Le jour où » ne fait pas exception à cette règle. C’est un roman extrêmement douloureux qui décortique l’amour déçu, la perte, la reconstruction et la résilience.

« Les désossés », raconte la lente mais irrémédiable glissade d’une famille dans d’opulence indécente au dénuement le plus total.
Sur fond d’isolement provoqué par une neige qui tombe sans discontinuer, François d’Épenoux interroge les contradictions de notre monde et la superficialité de nos agissements actuels.
Un roman puissant, noir, anxiogène qui décrit notre société qui fond comme « une véritable omelette norvégienne. »

« La première faute » décortique l’évolution du couple, quand les deux entités qui le composent n’évoluent plus à la même vitesse, quand les succès de l’un mettent en lumière les échecs de l’autre, que l’amertume poisseuse s’insinue durablement dans les cœurs.
Un premier roman remarquable, réaliste et tendre sur les années qui nous traversent….

Juliane a une vie bien organisée où rien ne dépasse. Lorsqu’elle est obligée d’accueillir son père Jean chez elle à cause d’un incendie, elle ne saute pas de joie. Son père, c’est un peu l’inverse d’elle. Il écoute du hard rock, se prend pour un indien et dépense des sommes folles au téléachat. Tout ce qu’il faut pour rendre Juliane chèvre. Sauf que cette exubérance cache peut-être quelque chose de plus profond, mais aussi de plus inquiétant. Un très beau roman où l’on rit autant que l’on pleure, tendre, drôle et tellement émouvant.

« Le sang des Belasko » est l’histoire d’une fratrie de retour dans la Casa familiale. Entre jalousies, rancunes et non-dits, Chrystel Duchamp dissèque les émotions d’une tribu dans une construction originale et diabolique. Du grand Art !
« La maison respirait. Elle vivait.En écoutant avec attention, on entendait son cœur battre et son estomac crier famine. Son appétit semblait insatiable et son but terrifiant : engloutir la fratrie. » Une lecture anxiogène à souhait pour tous ceux avides de domotique.

« Les choses humaines » de Karine Tuil a obtenu le Goncourt des lycéens et prix Interallié en 2019. Il explore la zone grise du consentement dans une famille recomposée. Médias, politique, sexe et justice s’affrontent dans ce récit subtil où chaque personnage brille par sa complexité.
Personne n’est à l’abri de se retrouver un jour dans un dans tel engrenage en ayant l’assurance que la vérité éclate.
C’est un roman puissant, fabuleusement bien écrit, qui peut soulever quelques controverses intimes…Je vous le dis simplement, c’est un énorme coup de cœur.

« Un tesson d’éternité » est le roman d’un petit grain de sable qui vient enrayer une existence bien huilée.
Lorsque Léo est arrêté par les forces de l’ordre, c’est tout l’équilibre familial qui vacille.
Anna, sa mère voit le mur qu’elle a mis tant d’années à édifier, s’écrouler. Une digue se rompt, des souvenirs la submergent.
Dans ce texte sensible, fin et perspicace, Valérie Tong Cuong fait tomber les masques.

« Rien n’avait été traditionnel avec elle. Rien n’avait été banal », ainsi s’exprime Lucas pour évoquer Raymonde, sa grand-mère dans les étoiles. Grandir un peu » est l’histoire d’un lien entre une grand-mère et son petit-fils.
Le roman ouvre les vannes des souvenirs d’enfance, d’une intimité, d’un lien entre deux êtres qui se sont longtemps tenu la main.
Julien Rampin signe ici un bijou de tendresse et d’émotions qui réveille nos âmes d’enfants.

Thibault Bérard livre ici son premier roman. Elle c’est Sarah, dite le moineau, lui c’est Théo, dit le lutin. Ils sont fous amoureux. Parents d’un petit garçon, une seconde grossesse annonce un verdict sombre…
Un roman d’une beauté rare, la transmission bouleversante d’une urgence de vivre à travers un ultime geste d’amour.
« Il est juste que les forts soient frappés » est le récit d’un combat perdu, mais d’un combat lumineux.
Énorme coup de cœur pour ce livre qui vous fait vous sentir incroyablement vivant.

Après le remarquable premier roman de Thibault Bérard « Il est juste que les forts soient frappés » sorti en janvier 2020, voici « Les enfants véritables » centré sur le personnage de Cléo, jeune femme solaire, à la personnalité forte et attachante. Le roman s’attache à dévoiler l’enfance de Cléo pour la préparer à sa nouvelle vie : mère d’une famille recomposée. Un nouveau rôle qui ne va pas sans heurts…
Second roman et confirmation d’un talent qui valse avec les mots et les émotions…

Ian Manook est la voix qui raconte l’histoire familiale, surtout celle de ses grands-parents arméniens confrontés à un génocide, puis à une diaspora.
Si la barbarie et le sadisme font loi, meurtrissent les corps maltraités et les âmes épuisées, au cœur de cette cruauté des hommes, « L’oiseau bleu d’Erzeroum » persiste à voltiger, apportant avec lui l’espoir.
Une merveille littéraire essentielle ❤️

« Le bonheur l’emportera » raconte l’histoire d’une famille pendant une année entière. Mois par mois, trois voix pour trois voies : Joachim, Sophie et Maël. Chacun se raconte, se met à nu.
Bonheurs et tragédies se télescopent sous une plume qui s’enflamme telle un brasier pour laisser toute la place aux émotions. Une lecture qui prend aux tripes comme tous les romans d’Amélie Antoine.

« Lorsque le dernier arbre » est un immense coup de cœur.
Saga familiale et récit d’identité, Michael Christie ose le parallèle entre l’homme et l’arbre en partant de leurs racines, pour construire l’arbre généalogique et métaphorique de la famille Greenwood.
Un roman magistral dont les ramifications tentaculaires dépassent les origines familiales pour photographier le monde à différentes époques.
Bouleversant, fascinant et intelligent.

« Le grand monde » n’a pas de frontières. Après la guerre 39-45, celui-ci appartient à tous. La famille Pelletier s’est établie à Beyrouth où le père Louis possède et fait fructifier une savonnerie. Avec sa femme Angèle, ils ont quatre enfants, 3 fils et 1 fille. Le roman raconte le destin de cette fratrie qui tente de grandir et de s’épanouir dans leurs vies d’adulte. « Le grand monde » est une saga familiale qui prend place durant les 30 glorieuses. Le monde ferme les portes de la guerre pour plonger de plain-pied dans un avenir où tous les espoirs sont permis. On rêve de renouveau, d’amélioration du niveau de vie, d’emploi. Mais, en 1948, les esprits déchantent…

L’auteur est décidément doué pour tous les genres, du roman noir/polar de ses débuts, au roman plus contemporain, il excelle par ses dons de conteur. « Le grand monde » est une réussite totale, de ces livres que vous n’avez pas envie de refermer tant ils nous capturent le cœur. Une véritable œuvre romanesque qui part du réel pour un voyage exceptionnel dans la fiction.

« Les survivants » raconte le retour de trois frères sur les lieux des étés de leur enfance pour rendre un dernier hommage à leur mère.
Alternant chapitres au présent et chapitres relatifs aux souvenirs, Alex Schulman explore les secrets de famille en accroissant progressivement la tension, jusqu’à cette épouvantable révélation finale. Le titre prend alors tout son sens…
« C’est comme si une part de moi-même me disait que j’étais rentré à la maison. Et une autre part me crie de m’en aller. »
Formidable premier roman traduit en français ❤️

Autriche 1931. Coup de foudre entre Wilhelm et Almah. La montée progressive du nazisme les oblige à quitter le pays en 1939 pour s’installer en République dominicaine où ils vont faire l’expérience de la vie en communauté. Catherine Bardon nous raconte l’histoire de cette famille sur plusieurs générations dans les 3 tomes suivants : « L’américaine », « Et la vie reprit son cours », « Un invincible été ». Une saga formidable qui existe en coffret.

Passionnant, envoûtant, intelligent « La traversée des temps », premier tome des « Paradis perdus » explore le rapport de l’homme à la nature sur… 8000 ans.
À travers Noam, son personnage principal, Éric-Emmanuel Schmitt raconte la vie quotidienne au Néolithique, dans un petit village lacustre, tout en gardant un fil rouge vers notre époque. Car Noam, témoin de l’évolution de notre humanité ne peut pas mourir : il traverse les époques, met en lumière parallèles et constats, questionne le monde et sa progression.
Commencé en audio, lu par l’auteur lui-même, j’ai été conquise immédiatement.
C’est un véritable bijou, une perfection romanesque certes, mais aussi un moment de lecture riche en émotions et en réflexion.

L’odyssée humaine continue dans ce tome 2 « La porte du ciel » où Noam se retrouve au cœur de 3e millénaire avec J.C en Mésopotamie.
Après avoir affronté le Déluge, le voici plongé dans la cité de Babel.
Mêlant histoire biblique, mais aussi connaissances scientifiques, historiques, géographiques et réflexions philosophiques, Éric-Emmanuel Schmitt ouvre les portes du passé sans jamais cesser de faire le lien avec notre présent. Une suite passionnante que je ne peux que vous encourager à lire en gardant ceci à l’esprit (toujours d’actualité) :
« Il ne faut pas posséder plus, mais exister mieux. »

Que lire après un tel chef-d’œuvre ?
Pat Conroy rejoint mon Panthéon personnel des grands auteurs américains, raconteurs d’existences cabossées, créant un univers rien qu’à lui dans lequel ondoient des personnages sublimes par leurs vérités et leurs émotions. Plus qu’un roman, « Le prince des marées » est une thérapie, une analyse fine et percutante de l’enfance mise en face de la vie d’adulte. Quand l’effroyable côtoie les souvenirs doux, quand la famille défaillante fait naître des êtres tremblants, mais qui réussissent malgré tout à s’extraire du terreau anxiogène de leurs jeunes années, l’espérance renaît. Rien n’est jamais joué d’avance… UNE MERVEILLE!

Témoigner, transmettre, trouver sa place, comprendre le passé pour mieux déchiffrer le présent.
« La carte postale » narre l’histoire de quatre générations d’hommes et de femmes issus d’une même famille : les Rabinovitch.
Anne Berest remonte le temps et l’histoire familiale en traversant époques, lieux et tranches de vie.
Un roman de transmission, fascinant et émouvant sur le lien intergénérationnel, et sur la persécution des juifs.
À lire absolument !

« On était des loups » questionne l’instinct paternel là où la nature règne en maître, et l’homme seulement un « invité » toléré.
« Il y a des jours où je sens avec une force infinie que c’est le môme qui a fait de moi un homme je veux dire avec de l’humanité et pas seulement une machine vivante. »
L’écriture de Sandrine Collette, âpre, brute, proche du langage oral, se savoure parce que dans chaque phrase se niche une émotion.
« On était des loups » est une expérience de lecture exceptionnelle, tant sur la forme que sur le fond.

À l’origine, une fascination pour les lieux abandonnés et un début d’histoire imaginé par Jack Koch.
Puis, une carte blanche donnée à Amélie Antoine.
« Aux quatre vents » dessine des portes et fenêtres arrachées, divulgue des secrets restés trop longtemps cachés, rassemble la grande Histoire et la petite.
Avec la finesse qui la caractérise, Amélie Antoine décrypte la nature humaine en oscillant entre ombre et lumière. Sauver ou condamner, accueillir ou répudier, soutenir ou abandonner, toute la complexité de ce que nous sommes est là.
Une vraie belle réussite, un roman tout en émotion, émouvant et douloureux.

LES GRANDS ROMANS ANGLOPHONES : mes coups de coeur à offrir.

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