Jimmy et sa fille Arielle partent précipitamment vers une destination inconnue et traversent le désert par la route 33. Après plusieurs heures de route, ils se retrouvent devant un barrage de police avec 3 autres individus, Juan, Florencio et Victor. Une faille semble s’être ouverte dans le sol et interdit tout passage. Obligés de passer la nuit dans leurs voitures en espérant pouvoir reprendre la route au petit jour, ils ne se réveillent que vers midi, sous une chaleur de plomb. Le flic a disparu et les voitures ne démarrent plus. |
La troupe décide donc de continuer la route à pied pour atteindre une ancienne mine qui deviendra leur refuge.
Que font-ils là ?
Pourquoi ce voyage ?
J’ai eu l’occasion de rencontrer Niko Tackian au FSN à Mulhouse. J’avais des tonnes de questions à lui poser, j’en ai à peu près posé aucune… Il m’a simplement souhaité “bonne chance” dans la dédicace qu’il m’a faite de son livre.
Il est aussi impressionnant que son écriture est troublante.
Comme vous le savez, je suis extrêmement sensible aux ambiances dans les livres que je lis.
Mais aussi, à la propension de proposer une première lecture, puis une seconde, plus profonde et plus spirituelle.
A mon sens, c’est dans ce domaine, précisément, que Niko Tackian excelle.
Dans ses livres, il n’y a jamais “qu’une” intrigue, ou une histoire racontée, il y a bien plus que ça.
Dans “la nuit n’est jamais complète”, le lecteur est totalement perdu et cette sensation d’être complètement baladé est jouissive.
L’ambiance extrêmement anxiogène, le soleil écrasant, le désert brûlant, puis la nuit étouffante, le silence mortel et la peur omniprésente, créent une atmosphère de fin du monde qui laisse une part immense aux questionnements et à la mise en abîme de tous les scénarii possibles.
J’ai fait des dizaines d’hypothèses, échafaudé plusieurs théories qui se sont toutes avérées caduques.
Contrairement aux apparences, ce thriller est un roman d’introspection.
C’est en Soi qu’on en trouve les clés, le cerveau étant un organe inouï, totalement insondable qui cache différentes strates de profondeur. Comme d’habitude, dans l’oeuvre de Tackian, son livre est un puits de symbolisme: il donne au lecteur matière à analyser, en distillant judicieusement, par des symboles qui peuvent apparaître comme totalement dérisoires, toutes les clés pour appréhender son histoire et le mettre sur le chemin.
Le lecteur ne sait simplement pas les décoder.
Je vous conseille d’ailleurs, après avoir terminé le livre de le reprendre au début et vous verrez que tout est là, dès les premières pages.
Je ne peux évoquer les thèmes de ce livre sans en révéler l’intrigue mais je vous dirai simplement que j’ai été très touchée par l’intensité des liens qui peuvent se créer entre les êtres devant l’adversité et que Niko Tackian retranscrit avec finesse, car là encore, ses personnages s’unissent dans un but bien précis.
L’écriture de Niko Tackian est profonde, incisive mais aussi incroyablement tendre par son humanité. Je crois que c’est ce que j’aime le plus chez lui.
Il sait me toucher par la profondeur de ses idées, les démons qui semblent le hanter, ses interrogations sur la vie. Sûrement les mêmes questionnements que les miens.
Et même s’il écrit des romans noirs, la petite lumière de l’espoir finit toujours par apparaitre.
En effet, comme il le dit :
“En fait, je pense que rien n’arrive par hasard ”
Clairement…. J’ai bien l’intention d’emboîter mon pas sur le sien.