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QUAND ON N’A QUE L’HUMOUR / LES SILENCES, Amélie Antoine – Michel Lafon

Amélie Antoine est un OVNI littéraire.

L’année dernière, j’ai eu entre les mains son roman « Fidèle en poste ».
Comment en ai-je entendu parler à l’époque ?Honnêtement, je ne sais plus, Facebook sûrement, des lecteurs publiant dans des groupes de lecture leurs coups de coeur pour ce roman. Et quel roman !!!
En quelques mots, c’est l’histoire d’un couple, Chloé et Gabriel. Chloé meurt en se noyant.
Rien d’extraordinaire me direz-vous dans ce pitch, ème histoire de deuil où l’autre devient dingue à tenter de survivre.. Sauf que… Pas du tout ! Amélie nous entraine là où nous n’avions pas envisagé d’aller. En quelques pages, elle nous happe, et elle nous tient.
Tous les auteurs ne peuvent pas se targuer de ces qualités là et en cette rentrée littéraire, certains feraient bien d’en prendre de la graine…  Impossible de donner plus de détails sur ce roman sans en révéler trop car Amélie a le don du retournement de situation et ce serait vraiment dommage de gâcher ça.

Amélie Antoine est donc un OVNI, et un OVNI qui s’est faite toute seule. Elle publiait il y a quelques jours sur son compte Facebook, une photo du tas de lettres de refus pour son « Fidèle au poste ». Tas édifiant, comment ne pas se décourager et finir par se dire que le roman que l’on vient d’écrire est vraiment médiocre car il n’intéresse personne.
Voici son post :

En cette semaine de rentrée, j’avais envie de partager cette photo à tous les auteurs qui s’acharnent, qui s’escriment, qui s’obstinent, et qui, parfois, désespèrent.
Qui, parfois, auraient envie d’abandonner en se disant « A quoi bon ? »
Qui, souvent, doutent d’eux-mêmes et de leurs textes.
Qui pourtant retrouvent encore et toujours le chemin de l’écriture et de la fiction, malgré les obstacles, malgré les embûches, malgré les angoisses, malgré les gifles et les revers.
Ce tas de lettres de refus pour Fidèle au poste est la preuve qu’on ne peut pas plaire à tout le monde.
Mais quand on connaît la suite, quand on sait la chance que ce premier roman a eue, quand on sait le destin inattendu qui lui a été réservé quelques mois après… On se dit que ça vaut le coup de continuer à y croire un peu avant de remiser son texte dans un tiroir de bureau.
A vous tous qui inventez, façonnez, écrivez, à vous tous qui insufflez la vie à des personnages sortis de votre imagination : ne baissez pas les bras.
Ne baissez pas les bras.
(Pour enfoncer le clou, je précise : ces lettres ne sont qu’un échantillon, les refus par mail étant plus nombreux )

Pour que ce roman sorte, elle a choisi l’auto-édition et elle a eu raison : les lecteurs sont au rendez-vous  et l’encouragent. On parle d’elle, on écrit des articles sur elle, elle existe enfin quand personne
( entendez par là les éditeurs ) n’avait voulu de son manuscrit.

Moi je dis chapeau bas Amélie !

Je l’appelle par son prénom, parce que qu’elle est accessible, ouverte, soucieuse et curieuse de ce que ses lecteurs pensent de ses romans. Parce que quand on lui écrit, Amélie répond ! Amélie veut savoir, Amélie veut comprendre, Amélie veut entendre les mots de ses lecteurs et leurs coeurs battre!

Son petit  dernier s’appelle « Quand on n’a que l’humour  »

C’est l’un de mes plus gros coups de coeur 2017.
J’ai été tellement bouleversée par ce roman, émue, remuée, il a déclenché tellement d’interrogations, de réflexions, d’émotions, que j’ai eu beaucoup de mal à me plonger dans quelque chose d’autre après ça.
En quelques mots, c’est l’histoire d’Edouard Bresson, un humoriste adulé par son public … Un comique qui ne fait rire que les autres mais dont la vie personnelle est lourde à porter, pour lui un désastre.
C’est aussi l’histoire de son fils, Arthur qui déteste son père et tout ce qu’il représente et qui vit dans la haine de ce père tant admiré parce qu’il en a été privé, victime de ses absences.
Quelques articles de presse ont trop révélé de ce roman, et je n’en dirai donc pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte car souvenez-vous, Amélie c’est la reine du retournement de situation.

Voilà quelques mots que j’écrivais à Amélie en refermant son livre :
« Incontestablement, l’adulte que l’on devient est façonné par l’enfant que l’on a été et surtout l’enfance que l’on a vécue, et on devient parfois ce qu’on a tant détesté… Et puis la vie fait qu’on grandit, qu’on comprend, qu’on accepte. Vous décrivez à merveille les errements de cet homme qui fait comme il peut avec ce qui lui a été donné enfant, et les interrogations de ce fils, qui parvient à comprendre en allant chercher au fond de lui même.
Le bonheur n’est pas toujours où on l’attend, ni ce que l’on croit (…)
Continuez à nous régaler, vous avez le don des mots, la pertinence d’analyse de chaque émotion, vous êtes incroyablement douée. »

Et c’est vrai qu’elle est douée Amélie, elle est douée et courageuse, douée et déterminée.
Amélie, elle a tout compris ! Elle a compris que les lecteurs sont plus importants que les maisons d’édition, et c’est d’eux qu’elle souhaite d’abord avoir les retours.
Nous avons échangé sur son texte, j’espère que mes mots, et tous ceux des lecteurs qu’elle a pu recevoir l’ont encouragée, nourrie, et que grâce à ces retours, elle continuera à nous livrer des romans d’une qualité exceptionnelle

Je te l’ai dit Amélie, pour toi  » Tout ira bien  »

 

 

 

 

 

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