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ET SI ON POUVAIT TOUT RECOMMENCER, Robert Webb – XO éditions, sortie le 29 avril 2021.

N’est-ce pas un peu le rêve de chacun de pouvoir retourner dans son passé pour y changer un évènement qui nous a fait souffrir au présent ou retrouver une personne qui nous a quittés trop tôt ? Kate perd son mari de façon aussi brutale qu’inattendue, lui qui était en pleine santé. Terrassée par la douleur, elle erre de son lit à sa salle de bain, de sa salle de bain à sa cuisine, naviguant entre des montagnes d’immondices, de vaisselle sale et de vêtements puants abandonnés là. Elle ne rêve que de dormir pour oublier. Un matin, elle se réveille dans sa chambre d’étudiante, en 1992, là où tout a commencé… Elle a désormais le pouvoir de changer le cours des choses en avertissant son futur mari des dangers qui le guettent. Si les intentions sont louables, il apparaît très difficile, voire impossible, de rejouer le scénario à l’identique. Les petits arrangements avec l’histoire vécue risquent fort d’avoir des conséquences pour le futur. Jouer les apprentis sorciers apporte son lot de surprises ….

Le pitch de ce roman avait tout pour me plaire même si je craignais une pâle réadaptation de « Replay» de Ken Grimwood. Rassurez-vous, nous en sommes très loin. Ici, le roman est construit en 3 parties : la réalité, le saut dans le temps, le retour dans le présent. Il n’y a pas, comme dans « Replay», de rembobinages successifs. « Et si on pouvait tout recommencer» m’a également fait penser à deux romans de Guillaume Musso « L’instant présent » ou « Seras-tu là ? », histoires d’amour impossible, danger à vouloir changer le cours des choses, incidences non négligeables sur le présent. 

Si la lecture a été plutôt agréable et assez récréative, je dois avouer que le roman manque tout de même de fond. Une seule question me taraudait véritablement : peut-on reproduire les choses sans changer le moindre détail, en évitant de bouleverser le présent ? Kate doit tout de même recréer le contexte exact de sa rencontre avec Luke à l’identique pour que la magie opère. Je vous laisse découvrir ce qu’il en est. Toutefois, si le roman n’a pas été à la hauteur de mes espérances, sachez qu’on y rit quand même beaucoup. D’abord, le caractère de Kate, et surtout son sens aigu de la répartie en fait un parfait divertissement en ces temps anxiogènes. Après avoir lu les deux premières parties, tiré les conclusions de la fin de la seconde, le lecteur est tout de même assez intrigué de savoir comment Robert Webb va clore son roman. Dans ce type de scénario, il existe deux solutions évidentes : le voyage dans le temps fonctionne et les tourtereaux se réveillent dans le même lit, le voyage est un échec et Kate se réveille seule. L’auteur a pris le parti de choisir une troisième voie qui me laisse un peu circonspecte et contrarie mon côté fleur bleue. On a bien le droit d’espérer une fin « choubidou » dans une comédie romantique ! 

Alors, pour être honnête, je ne sais pas trop quoi penser de ce récit. Je l’ai terminé, ce qui est déjà plutôt de bon augure. La fin mérite sans doute réflexion, c’est pourquoi je vous suggère de vous faire votre propre avis. 

Je remercie les éditions XO de leur confiance.

Chronique de REPLAY, Ken Grimwood – Seuil, sortie poche le 1 janvier 1998

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