Alors que je publiais la photo de mes derniers achats littéraires dont « La vie est un roman » de Guillaume Musso », j’ai été, comme les trois années précédentes, la cible d’un certain nombre de remarques plus que désobligeantes : « Musso, Dicker, pour ceux qui n’aiment pas vraiment la littérature. », « Elle préfère du MacDo littéraire que de la gastronomie. ». Ces réflexions montrent bien, si besoin en est, où nous en sommes encore en 2020, lorsqu’il est question d’un auteur, tête d’affiche, qui vend. A-t-il évolué depuis sa première parution, s’est-il renouvelé, a-t-il progressé, est-il détenteur d’une nouvelle forme d’inspiration qui va lui permettre, encore une fois de happer ses lecteurs, dit-il de nouvelles choses ? Les imbéciles aux préjugés abrutis se ficheront bien de trouver des réponses à ces questions, trop auto centrés sur leurs probables manuscrits en gestation, jaloux sûrement de ne pas avoir la lumière tant voulue, portés sur leurs maigres petites phrasounettes, pédantes à souhait, certainement pondues à grand renfort de citations de maîtres à penser lors de vagues études de lettres dont les réminiscences servent de terreau à tenter de scribouiller un truc qui s’apparenterait à un roman. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : l’intelligent aura le discernement nécessaire pour affirmer que la lecture d’un roman est un plaisir tout à fait personnel, intime, presque confidentiel. Chaque année c’est la même histoire et c’est la même rage qui monte qui monte en moi.
J’ai donc lu le dernier roman de Guillaume Musso, que je viens de terminer à l’instant et forte de ces quelques remarques précédentes, j’ai bien ri en observant avec quelle maestria l’auteur fait un pied de nez (pour ne pas dire un doigt d’honneur, oui, j’ose) à tous ces idiots, et à l’ensemble de ses détracteurs. Que c’est jouissif de lire entre les lignes et de pouvoir appréhender un message qui n’est pas écrit ! L’histoire du roman établit parfaitement la situation actuelle du romancier dit « à succès » et la place d’un auteur dont le nom est connu dans le monde de l’édition. La démonstration est brillante, et le ton savoureux à souhait. Encore faut-il avoir envie, et une once de curiosité peut-être, pour comprendre le message laissé entre ces pages. Le crétin de base qui lira l’histoire en diagonale, contre sa volonté, juste pour descendre le bouquin en mettant son cerveau sur off (ce n’est que du Musso après tout, pas besoin de sortir d’Hypokhâgnes) n’hésitera pas un instant à laisser ce genre de commentaires : ouais bof, il ne s’est pas foulé, encore un truc insipide, au mieux du recyclage, au pire un vieux manuscrit sorti de derrière les fagots. Là encore, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : chacun est libre de ne pas aimer un roman, encore faut-il pouvoir donner quelques arguments tangibles, et sans être de mauvaise foi.
Dans « la vie est un roman », Guillaume Musso parle de littérature, du métier d’écrivain, de l’inspiration, de comment naissent les personnages, de ce qui fait un roman. Pour ce faire, il déroule une histoire qui peut sembler banale, ou déjà vue. Encore une histoire d’écrivain ? Il n’avait pas déjà parlé de ça l’année dernière ? C’est qu’il doit en avoir des choses à dire Guillaume Musso et des comptes à régler… Quand on fait partie des écrivains les plus attaqués par la bien-pensance culturelle et l’intégrisme littéraire on a certainement envie de répliquer…Lui, le fait intelligemment, par un roman, je dirai même sous couvert d’un roman… Si j’étais lui, je ferais exactement ce qui fait le point d’ancrage de cette formidable histoire, juste pour voir. Pour savoir de quoi il s’agit, vous allez devoir le lire… et essayer de comprendre ce qu’il ne dit pas. « Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire les étiquettes collées sur elles. »
« La vie est un roman », n’est pas juste un roman. Guillaume Musso n’est pas juste un auteur à succès, c’est un formidable conteur. Ce livre est une réflexion habile sur un métier, et un métier dans lequel on est sans arrêt attaqué par « ce bal des casse-pieds ». Pour l’apprécier, encore faut-il prendre le temps d’en décoder les allusions.
Je crois que Guillaume Musso peut s’enorgueillir d’avoir pris suffisamment de recul sur les romans qu’il écrit et les quolibets dont il fait l’objet pour dire ce qu’il pense… sans le dire tout à fait. L’habilité des grands écrivains sans doute… Son imagination est vertigineuse et il le prouve encore une fois dans ce roman unique, qui n’est pas une simple histoire, ni une simple histoire d’amour, mais aussi une réflexion profonde sur l’acte d’écrire, le mélange épicé entre réalité et fiction, le positionnement de l’écrivain dans sa vie réelle versus la rédaction de ses textes. Qu’attendons-nous donc d’un écrivain sérieux ? « qu’il défende l’idéal d’une écriture esthétique, intellectuelle, n’ayant d’autre but que la forme ? » ou que « la grande force de la fiction réside dans le pouvoir qu’elle nous offre de nous soustraire au réel ou de panser les plaies infligées par la violence alentour. » ?
Je salue ici l’imagination surprenante dont il a fait preuve, la culture littéraire dont il fait montre, pour nous permettre à nous aussi de nous « égarer hors de la réalité ». Je vous invite à suivre Guillaume dans un endroit appelé le trente sixième sous-sol. « C’est là que se trouvent les idées les plus audacieuses, les fulgurances, l’âme des personnages, l’étincelle de la créativité ». Et de l’audace, il en a fallu pour écrire cette véritable pièce de théâtre.
Ahah tu y vas fort, mais tout ce que tu dis es parfaitement bien vu et permet de dire haut et fort que voilà un sacré bon roman !
Je vais en prendre plein la tronche 😂
Je ne crois pas, les mauvais esprits ne vont pas lire l’avis des autres 😉
M’enfin, tu lis qui tu veux ! Tu as même le droit d’aller au MacDo (littéraire, l’autre, c’est juste en drive-in pour le moment). On m’a dit l’autre jour, en MP de FB, que si je n’avais pas lu Montaigne, c’est que je n’étais pas un vrai lecteur… Si t’as pas lu Montaigne à 40 ans, t’as loupé ta vie, alors ?? PTDR
Je n’ai jamais lu Musso, je dis toujours que je vais le faire, mais je reporte, je procrastine et le temps passe, un autre roman sort et j’ai pas encore lu le précédent ! Pourtant, j’ai vraiment envie de lire “la vie secrète…”. Je vais le faire, un jour… Puis celui-ci aussi parce que tu me tentes… vilaine 😆
Pour les autres, laisse pisser le mérinos… 😉
Montaigne ? Carrément ?
Mais on a tout lu de Montaigne évidemment ! Et Voltaire aussi, Rousseau et les autres. Gastronomie !!! 😂
Le type je lui aurai bien dit merde mais mon éducation m’en empêche. S’il écrit, je ne suis pas prête de lire ses bouquins : trop compliqués dans doute pour moi !!!
Si tu avais vu les fôtes dans le message, plus pas bien parler la France… Plus pas lu mon profil et pas compris que mon pseudo est un jeu de mot et que non, je ne connais rien au cannibalisme dont parle Montaigne (je m’en fous, entre nous)… Hop, dans les orties ! 😆 Namhého. Tu as oublié Hugo, Malraux, et j’en oublie moi-même 😆
Parfois je dis “merde” à mon éducation, donc, “merde” arrive dans le message, mais enrobé d’un joli papier alu 😛
T’aurais encore envie de lire l’annuaire téléphonique… Ok, bonne merde pour nous chroniquer pareille lecture 😆
Je suis morte de rire !!! Tu fais ma soirée 😂
Tu as oublié Proust, et sa madeleine. Ah ma bonne dame, la littérature c’était mieux avant 😂
Mon bon monsieur ça fonctionne aussi 😂
J’ai au moins fait un truc, tiens ! Te faire rire. 😀
Nomdidjou, Proust ! Et ses textes sans ponctuation !!! Non, désolée, mais je dis “merde” à Proust ! Et là, je revois une scène du père Noël est une ordure, avec Clavier en travelo qui chante ♫ et je dis merde à l’amour ♪ et Lhermitte qui demande à Anémone si elle est bien sûre que Proust était homosexuel ! mdr
J’ai liké avant de lire !😂 triple étoiles pour cette chronique 😂 tu sors les crocs et j’adore, sans tomber dans le fanatisme absolu, j’adore quand un lecteur se défend avec une chronique aussi acide que les détracteurs qu’ils dénoncent. Très bon esprit dans cette chronique, tu as parfaitement raison, lire c’est confidentiel, chose que nous avons tendance à oublier avec l’émergence des réseaux. Gros bisous ❤️
Merci Katia ! J’étais un peu énervée hier mais finalement ça a servi ❤️
*qu’il dénonce
Excellente chronique, Aude, j’adore !
Il est absolument hors de question que qui que ce soit nous dicte nos goûts littéraires.
Il ne manquerait plus que ça !
Je suis perplexe devant le manque de discernement des intégristes littéraires sur l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes. 😉
Merci ❤️
J’adore ❤️ je ne l’ai pas lu j’ai du retard mais je lirai, je ne me bats plus avec ceux qui pensent savoir ce qu’est la littérature. Je lis ce qui me plaît, je suis parfois déçue mais souvent estomaquée, j’aime les mots les auteurs j’aime quand il remue des choses en moi qu’ils s’appellent, Musso, Dicker, Tackian, Minier et le roi des écrivains (pour moi) Thilliez !!! Si les plages sont accessibles on le retrouvera encore cette année sur les plages et bon sang que c’est bon 😁😉!!!
C’est une sujet qui m’énerve à un point !! Les remarques d’hier sur mon mur ont attisé ma colère. Comme quoi on peut la transformer en quelque chose qui sert. J’attends maintenant de me faire clouer au pilori 😂
Je suis tout à fait de cet avis beaucoup decrient les romans qui ont du succès donc populaires parce que eux ainsi ce distinguent, ils se croient au desus de celà plus intellectuels. J’ai beaucoup plus mais certains romans de Musso, d’autres moi
Je finis mon commentaire parti trop tôt je disais que j’ai aimé beaucoup de romans de Musso mais d’autres aussi beaucoup moins. Je lirai ma vie est un roman et ce que tu en dis me confirme que je dois le lire.
Chacun ses goûts une fois encore. Perso je n’ai pas aimé la fille de papier. J’ai adoré ses deux premiers. Il y a une part d’âge, d’envie, de vécu chez le lecteur qui déterminent si un livre va le toucher ou non. Pour aller dans ton sens Musso n’a jamais revendiqué qu’il révolutionnerait la littérature. Il écrit d’abord je pense comme moi parce qu’il aime ça, créer des casse-têtes et les partager et il a la chance d’en vivre. Seul ce dernier aspect lui vaut les jalousies et les médisances. S’il n’y avait de place que pour le grand art et la perfection, y’aurait beaucoup plus de monde chez Pôle Emploi, toutes disciplines confondues 😊
Je viens de me l’offrir et espère être aussi agréablement surpris qu’avec “la fille de papier” ou encore “la vie secrète des écrivains”. Je suis tout à fait d’accord avec votre article et ne supporte pas les critique péjoratives concernant tel ou tel écrivain. Lire doit rester un plaisir, je me prends suffisamment la tête dans mon métier pour me la prendre dans mon plaisir.
Alors oui, Musso est peut-être populaire, mais il a le mérite, comme Jenny Colgan par exemple, de donner du plaisir aux lecteurs, de les transporter dans un autre monde…
Merci de défendre la littérature plaisir.
Bon je ne lis pas la chronique… je ne veux etre influencé.
Mais comme je te disais sur la face du mari de la chèvre, BRAVO !
Totalement en phase avec ton état d’esprit 😉
Des bises et merci
Waouhh, je n’ai que ce mot qui me vient en lisant votre chronique !!
Formidable ! Bravo ! J’adore ! (Bon finalement d’autres mots me viennent au fur et à mesure que je l’assimile !!)
Et soi dit en passant, je suis bien de votre avis !! Toutes ces remarques assassines ne sont que pure jalousie !
Au plaisir !
Stéphanie
Merci beaucoup ! Continuons le combat ! des livres pour tous 😉
Un commentaire qui donne envie de lire, alors qu’a priori j’étais influencée par les critiques ;
Merci de ne “pas suivre les chemins qui mènent à Rome”, comme chante Brassens !