Aude Bouquine

Blog littéraire

Aller faire un petit tour sur le carrousel des sept péchés capitaux : c’est l’idée de Lawren Schneider dans ce recueil de nouvelles. Dédramatisation de certains ? Culpabilité pour d’autres ? Duquel vous sentez-vous le plus proche ? Et du plus éloigné ? Petite balade dans le recueil : c’est par ici.

Vous êtes gourmand ? Hou que la gourmandise est un vilain défaut…Demandez le menu ! Vous êtes plutôt crevettes Taïcho à la plancha ou filet de renne rôti aux fruits ? Assez spécial comme plat le renne… Vous y avez déjà goûté ? Personnellement, je crois que le Château Margaux 1986 m’attire bien plus. Allez savoir si la combinaison des deux ne donne pas l’accord parfait qui sert de décor à une soirée en amoureux. Un menu parfait pour réveiller les papilles et les instincts les plus vils au bon goût de vengeance savamment orchestrée. Dommage, on ne parle pas de dessert… pourtant préparé à l’avance et resté bien au frais au congélateur… Un sorbet fraise conclurait parfaitement ce repas !

 

La colère n’est pas un péché plus honorable, mais pourtant… il faut bien avouer que l’exprimer fait un bien fou. Vous avez déjà piqué une bonne crise de colère en hurlant comme un damné ? Ça défoule non ? Le Mickaël de cette nouvelle n’a franchement rien de sympathique, c’est même plutôt une tête à claques. Il est continuellement en boule… surtout contre sa femme. Alors, le jour où en plus, les mauvaises nouvelles tombent, il disjoncte. Sauf qu’il n’est pas le seul à avoir accumulé quelques rancœurs… Oh que c’est un vilain défaut la colère et que tu plombes l’ambiance Lawren avec cette tête de nœud…

L’envie… L’un des sept péchés qui m’est le plus étranger. Précision nécessaire de l’auteur : l’envieux n’est pas similaire au jaloux. L’envieux veut ce qu’il n’a pas, quand le jaloux ne veut pas perdre ce qu’il possède déjà. Belle démonstration dans cette nouvelle ! Lorsqu’on a déjà beaucoup, et que l’on en veut encore plus, le risque est grand de tout perdre.. Toute ressemblance avec des personnes ayant existé serait purement fortuite… Tu parles !! Le monde de l’entreprise ce n’est pas non plus Oui-Oui à la plage !

Que penser de l’avarice… Pour moi, un défaut résolument détestable. C’est l’or Monseignor de bien planquer son blé pour que personne ne le trouve, et de ne surtout pas dépenser un radis pour quiconque. L’avare de cette nouvelle est un être particulier… un riche industriel retraité caché sous des guenilles. Lisez, vous verrez !

Et l’orgueil ? Est-ce vraiment un si vilain défaut ? L’auteur nous dit qu’être orgueilleux, c’est oser ! Sauf que l’autre facette de l’orgueil c’est le mépris de l’autre. Le richissime Bob Gordon de cette histoire est à la tête d’une fortune colossale. S’il est reconnu de ses pairs, il a aussi des souvenirs peu reluisants qu’il a préféré cacher, et quand ceux-ci remontent à la surface, son orgueil en prend en sacré coup. 

Ne rien faire, procrastiner, paresser est sans doute l’une des choses qui m’énerve le plus quand je regarde autour de moi. Quelle perte de temps ! Mais quand cette paresse est morale et spirituelle, due à une très mauvaise nouvelle, quel effet a-t-elle sur l’homme ? Guillaume va vous en raconter un peu plus sur cette terrible mésaventure dont il a fait l’objet, et vous verrez que certains ne reculent  devant rien pour arriver à leurs fins. Il fallait oser Lawren écrire un truc pareil, il fallait oser !

Ah la luxure, dernier de nos sept péchés capitaux. Sachant qu’on retrouve quand même beaucoup de sexe dans les autres nouvelles, que va inventer notre écrivain cette fois-ci ? Figurez-vous qu’il nous entraîne en 2071… C’est comment le sexe en 2071 ? Je vous laisse découvrir le projet SafeSexII et la FunTub (joli jeu de mots !).

IL nous reste donc l’acte d’amour pour contrebalancer l’ambiance générale. L’écrivain nous prévient : « Avons-nous seulement encore un avenir ? ». Il fait beau au pays de l’optimisme…. Et pourtant, cet ultime acte d’amour est le plus beau qui soit, celui qui demande l’amour le plus pur et l’altruisme le plus authentique. 

Voilà, le carrousel qui fait virevolter l’homme s’est arrêté. Tous ces défauts font notre humanité, quoi qu’en en dise. L’idée de Lawren Schneider est singulière et les différentes nouvelles bien amenées, originales et émouvantes pour certaines. Mes préférences vont à Acedia, la paresse, glauque à souhait, témoin de ce que l’homme est capable de faire pour obtenir ce qu’il veut et à Gulositas, la gourmandise parce que la bonne chère, le bon vin et le sexe, on n’a jamais trouvé mieux comme trio ! Je n’oublie pas, bien sûr, l’acte d’amour qui prouve notre capacité à penser à l’autre en priorité et à démontrer, par un geste symbolique l’amour qu’on lui porte.

N’hésitez pas à monter sur ce manège faire le tour de nos défauts, vous ne le regretterez pas. Et surtout, ne soyez pas trop indisciplinés, suivez l’ordre donné. Merci, Lawren de ta confiance et longue route à ce très beau recueil. 

LES LARMES DES CIGOGNES, Lawren Schneider

 

 

4 réflexions sur “SEPT PÉCHÉS ET UN ACTE D’AMOUR, Lawren Schneider – Black Tailor, sortie le 8 mai 2020.

  1. martinemartin85 dit :

    Je vais lire ce livre d’autant plus que j’aborde chacun des sept péchés capitaux et autres méconduites dans mon thriller qui vient de sortir aux éditions Anovi : « Je dis ça mais je ne dis rien » https://www.amazon.fr/dp/B085S73LKN/ref=cm_sw_em_r_mt_awdb_9u9XEbFTA43VV . Bon week-end Aude et à bientôt.

  2. Yvan dit :

    une belle palettes d’histoires, hein, variées. C’est marrant, mon ordre de préférence est quasi celui de lecture ;-).

  3. Aude Bouquine dit :

    J’ai vu oui 😉

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