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LE JOUR DE MA MORT, Jacques Expert – Sonatine, sortie le 25 avril 2019

Lors d’un voyage à Marrakech, un voyant prédit à Charlotte la date de sa mort : 28 octobre, 3 ans plus tard. Les prédictions faites à ses amies se sont toutes révélées exactes et c’est donc avec une certaine appréhension que Charlotte attaque sa fameuse journée du 28, réveillée en pleine nuit par un affreux cauchemar. Il faut dire qu’un tueur de blondes à chat sévit dans la capitale et qu’il a déjà fait 3 victimes. L’esprit de la demoiselle commence donc à surchauffer : elle entend des bruits, perd des choses, et se persuade progressivement que quelqu’un en veut à sa vie.

Il n’y a pas 36.000 façons de dire les choses. Ce livre est une énorme déception ! Cela fait très longtemps que je n’ai pas lu quelque chose d’aussi insipide. C’est d’autant plus compliqué à écrire que ce n’est que le second livre de Jacques Expert que je lis, j’y allais donc sans appréhension et l’esprit vraiment ouvert. Je venais de terminer « Les Immortalistes » qui annonce lui aussi la mort programmée de ses protagonistes. Pourquoi ne pas continuer dans cette thématique en y ajoutant une touche de thriller ?

Comment vous dire ?? Rien ne nous est épargné : ni l’intrigue bateau ni les clichés à deux balles. Les monologues de Charlotte sont non seulement d’un ennui mortel, mais surtout d’un saugrenu vertigineux. Ses états d’âme et ses actions (elle entreprend franchement n’importe quoi) fait ressortir le cliché de la blonde avec 2 de QI qui parle à son Minou (sans mauvais jeu de mots) et fait ressortir sans cesse son côté midinette amoureuse d’une sorte de Chippendale qu’elle a péché on ne sait où, et qui la rend complètement aveugle. Les souvenirs de certaines situations, les phrases qu’il a prononcées résonnent dans sa petite tête, mais rien n’y fait : elle finit toujours par conclure en savourant sa chance d’avoir croisé le chemin de ce type (comme c’est irritant !!), maniaque, méchant, détenteur d’un sens de l’humour qui ne fait rire que lui. 

 Les réminiscences du tueur concernant son enfance avec sa maman ou sa mamie sont pathétiques. Les phrases toutes faites qu’on lui répétait petit, sonnent comme des mantras grotesques et n’ont pas du tout l’effet escompté, celui de nous faire trembler. Ainsi, ce tueur, posé là pour nous faire peur et déclencher une certaine panique m’a franchement fait rigoler tant sa crédibilité est proche de zéro. Ses souvenirs avec sa Mamounette, faisant mention de son enfermement régulier à la cave durant son enfance, tentent de nous faire comprendre à quel point cela l’a éduqué et lui appris la vie. C’est raté. Pour moi, ça n’a fait qu’accélérer le sentiment de toucher gravement le fond et a accentué la sensation d’invraisemblance qui accompagne tout le récit. Pas un instant, je n’ai cru à cette histoire. J’ai continué ma lecture me persuadant que quelque chose allait arriver, que Jacques Expert finirait par renverser la situation en offrant une progression dans l’intrigue ou au moins un twist final susceptible de surprendre et de faire basculer son lecteur. Et bien non… Même pas ! La fin est pétrifiante de banalité, convenue, classique, sans recherche ni surprise, fadasse à souhait… 

Il n’est pas dans mes habitudes de dire du mal d’un livre. J’essaie toujours de trouver du positif dans mes lectures même lorsqu’elles sont décevantes. Dans ce cas précis, je suis au regret d’avouer que je n’ai rien de positif à dire sur ce roman. J’ai longtemps hésité à publier cette chronique, pesant le pour et le contre, relisant certains extraits, mais il serait intellectuellement malhonnête de ma part de vous dire que ce livre est bon. Ce serait même mentir que de dire qu’il est divertissant à défaut d’être intéressant.

Ce n’est que mon humble avis, faites-vous le vôtre, et parlons-en.

#LeJourDeMaMort #NetGalleyFrance

 

 

 

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