Aude Bouquine

Blog littéraire

Attendez-vous à un déferlement de chroniques sur le dernier livre de Cédric Sire. Son arrivée chez Métropolis, toute nouvelle maison d’édition annonce une programmation à faire pâlir certaines autres en recherche active de nouvelles têtes d’affiche. Pour un premier coup, c’est un coup de maître : ce roman est impossible à lâcher une fois ouvert. C’est vierge de toute attente que j’ai donc attaqué ce thriller, n’ayant jamais lu aucun livre de l’auteur avant celui-ci. Je ne vais donc pas vous parler de l’évolution de son écriture ni des raisons du changement de son patronyme, puisque je ne le connais pas.

Dans les grandes lignes, ce roman est l’histoire d’un braquage qui tourne mal. « On entre, on prend le fric, on ressort. Personne ne sera blessé ». Dès les premières pages, le lecteur sent que les choses ne vont se passer comme prévu. L’intrigue est conçue en entonnoir. Le roman commence dans plusieurs espaces temps, et dans différents lieux. J’ai aimé cette sensation d’être un peu perdue au milieu de nouveaux personnages qui apparaissent au gré des chapitres, puis disparaissent un certain temps, avant de revenir en force. Je trouve qu’ils sont très bien amenés et leur introduction progressive dans l’histoire permet un certain attachement. Ainsi, le duo de paumés Audrey/Damien, un peu losers fait pitié, mais suscite aussi beaucoup d’empathie en milieu de roman. Tous les chapitres mettant en scène « les assassins de la république », mercenaires d’une unité spéciale sont très réussis. L’écriture y est très cinématographique, le lecteur plonge dans un film de guerre, happé par le danger permanent de cette équipe en territoire hostile, dotée d’une furieuse envie de survivre. Enfin, le duo mère-fille est bien travaillé : Marie Drevoski et sa fille Valentine tentent de vivre une vie « normale » au milieu des mensonges et des secrets de famille. J’ai découvert cette figure du Slender Man, que je ne connaissais pas, qui ajoute une pointe contes et légendes au récit et qui vous fiche une peur bleue. Je me suis surprise à me retourner plusieurs fois croyant sentir une présence au-dessus de mon épaule… C’est vous dire à quel point j’étais à fond dans cette lecture, travaillant légèrement du chapeau.

Vous l’aurez compris, le roman tourne autour d’une enquête. Un braquage, puis des morts. Une question : Qui ? Réjouissez-vous les scènes de meurtres sont très créatives et fort bien décrites, vous n’allez rien rater, vous serez aux premières loges ! Vous penserez à moi en récitant votre Ave Maria : « et le fruit de vos entrailles est béni. » De quoi en rêver la nuit si vous parvenez encore à vous endormir. Au-delà d’une plongée vertigineuse dans le milieu de la police, une rivalité entre services, une critique assez acerbe du mode de fonctionnement des petits chefaillons qui ne voient que leur intérêt d’enquête ou leurs chiffres en fin de mois, Cédric Sire met en scène un flic, Olivier Salva, mis au placard, mais dont le sang bouillonne encore un peu. Il a un certain sens de l’éthique, une morale et la dose nécessaire de défiance qui manque aux autres pour braver les ordres de sa hiérarchie. Vous verrez c’est un personnage attachant. J’ai beaucoup aimé les apartés en zone de conflits et le développement du syndrome post-traumatique qui découle de cette équipe de tueurs professionnels, entraînés pour devenir des bêtes à exterminer, dénués de toute émotion, sans identité, se déplaçant comme des spectres.

Mais Vindicta c’est avant tout une histoire de vengeance, une victime qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, et l’escalade qui en découle impossible à arrêter. L’atmosphère oppressante qui s’en dégage ne vous laisse aucun instant de répit, provoque l’impossibilité de respirer, le besoin impératif de tourner les pages pour connaître le dénouement. Une belle progression de l’intrigue, une excellente maîtrise des scènes d’action et des éléments d’enquête vont ravir les adeptes de thrillers et devraient permettre aux amateurs du genre d’en tirer un grand plaisir de lecture.

Je remercie les éditions Métropolis et Giuliano Saldicco en particulier pour leur confiance et leur souhaite bon vent dans cette nouvelle aventure. C’est très bien parti, baptême du feu réussi !

 

 

 

 

 

5 réflexions sur “VINDICTA, Cédric Sire – Métropolis, sortie le 21 mars 2019

  1. Ma lecture en cours. Super retour 👏👏

  2. Yvan dit :

    Sacré thriller, pour moi son meilleur sans aucun doute !

  3. Je n’ai encore jamais lu de romans de l’auteur mais celui-ci a l’air très intéressant 😋

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