Aude Bouquine

Blog littéraire

Kate Rafter est reporter de guerre. Elle passe son temps dans des zones de conflits où la violence et les atrocités commises entre les hommes deviennent son quotidien.
Elle rentre en Angleterre, à Herne Bay suite au décès de sa mère.
En revenant sur ses terres natales, les souvenirs de son enfance et des tragédies qui l’ont peuplés remontent à la surface.
Le lecteur est plongé dans deux espaces temps :
– celui du retour de Kate le 12 avril 2015
– celui qui se déroule au commissariat, le 19 avril, durant sa garde à vue et son interrogatoire psychologique menée par le docteur Shaw, psy de profession.

Le lecteur est immédiatement happé par cette question qui jalonnera une bonne partie du roman : comment Kate peut-elle se retrouver en garde à vue 8 jours seulement après son arrivée?
Sans révéler trop de choses de ce roman qui sait garder la part belle au suspense et aux surprises, le lecteur découvre surtout ce qu’est un syndrome post-traumatique : un trouble anxieux qui apparait suite à un événement traumatique qu’on ait été victime ou témoin.
Le problème c’est que le vie toute entière de Kate semble être à elle seule un interminable  stress post traumatique: les blessures de l’enfance se mélangent aux blessures de l’adulte et c’est à croire que toute sa vie est balisée par cette violence qui semble faire partie intégrante de son existence.

Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce livre c’est l’ambiance totalement anxiogène qui s’en dégage associé aux troubles liés au stress constant dans lequel est plongé le personnage principal. A de multiples occasions, on ne sait plus discerner le vrai du faux, et Nuala Ellwood nous embarque dans une atmosphère troublante où l’on cherche des indices pour corroborer une thèse ou refuter une hallucination.
De plus, les liens familiaux extrêmement compliqués, les non-dits ou les fausses accusations qui ont rendus l’air irrespirable dans ce foyer ajoute le stress du souvenir, au stress post traumatique déjà présent .
« La famille, y a que ça qui compte dans la vie ». Force est de constater : pas toujours !!!

Ce roman fait aussi une belle place au métier de journaliste, plus précisément à ceux qui éclairent le monde par des photos ou articles réveillant les consciences sur ce qui passe bien au delà de nos frontières.
 » Les gens croient que nous ne connaissons pas la peur parce que nous allons au coeur des combats au lieu de les fuir, mais jamais je ne prétendrais que je suis courageuse. Etre journaliste, pour moi, c’est offrir une voix à ceux qui sont réduits au silence, témoigner de leur histoire et montrer au reste du monde le véritable coût humain de la guerre « 

Nuala Ellwood est incontestablement  un auteur à suivre : pour un premier livre c’est une vraie belle réussite et un excellent moment de lecture !

 

 

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